Le condom pour se protéger... du cancer
Presse Canadienne
Montréal
Pour la première fois, les scientifiques ont la preuve que le condom offre aux femmes une protection contre le virus à l'origine du cancer du col de l'utérus.
Une étude d'une durée de trois ans menée auprès d'étudiantes de collège, toutes vierges au départ, a permis de constater que les femmes dont les partenaires portaient toujours le condom au cours de leurs relations sexuelles avaient 70 pour cent moins de risques d'être infectées par le papillomavirus, par comparaison avec celles dont les partenaires portaient le condom moins de 5 pour cent du temps.
«C'est assez impressionnant», a commenté la docteure Patricia Kloser, une spécialiste des maladies infectieuses du New Jersey, qui n'a pas pris part à l'étude.
On a déjà démontré de manière concluante que les condoms préviennent les grossesses et le sida. Mais des conservateurs qui voudraient qu'on fasse la promotion de l'abstinence auprès des étudiants aux États-Unis ont longtemps soutenu que les condoms ne protègent pas bien contre des maladies comme le papillomavirus, parce que les hommes peuvent transmettre le virus aux femmes à partir de lésions sur leurs organes génitaux situées à l'extérieur de la partie du corps couverte par un condom.
Mais les chercheurs de l'Université de Washington ont constaté que les possibilités que le virus se transmette de cette façon sont faibles.
Le papillovirus humain, qui peut causer divers cancers, dont celui du col utérin, est la maladie transmissible sexuellement la plus répandue. Environ 80 pour cent des jeunes femmes sont infectées dans les cinq ans après leurs premières relations sexuelles.
Le virus se transmet au cours de rapports sexuels, par contact avec les lésions qui se développent autour des cellules infectées.
Souvent, le système immunitaire arrive à tuer le virus, mais chez certaines personnes, ce virus peut s'implanter et causer des lésions susceptibles d'engendrer un cancer des années plus tard. Au Canada, on estime que le cancer du col de l'utérus frappera 1350 femmes cette année, et qu'environ 390 en mourront. À travers le monde, environ 500 000 femmes développent un cancer du col utérin et près de 300 000 en meurent chaque année.
L'étude sur le papillovirus humain a été publiée dans le numéro de jeudi du New England Journal of Medicine.
Par ailleurs, de récentes découvertes médicales pourraient un jour rendre désuet le débat sur le port du condom comme moyen de protection contre le papillomavirus. En effet, le gouvernement américain a récemment approuvé le tout premier vaccin contre ce virus.