Cancer: la chimiothérapie perturbe le goût (étude)
07-09 19:01:55 Soixante-trois pour cent des patients sous chimiothérapie anti-cancéreuse se plaignent de perturbation du goût et/ou d'avoir un goût désagréable persistant dans la bouche, selon une étude de l'Institut national du cancer (INCa) rendue publique jeudi.
L'étude de l'impact des chimiothérapies sur l'alimentation a été réalisée auprès de 1.800 patients par TNS pour l'INCa.
Cette étude confirme l'existence et l'importance de troubles alimentaires chez les patients traités par chimiothérapie, dont aucun, précise l'INca, ne souffrait par ailleurs de troubles alimentaires sévères ou de cachexie, bien que 51% d'entre eux se trouvent dans une situation d'amaigrissement.
La cachexie correspond à un affaiblissement et à un amaigrissement extrême observés en phase finale de la maladie.
Selon l'étude, 38% des malades interrogés déclarent avoir moins d'appétit qu'avant le début de la chimiothérapie. Pour 58%, le traitement a changé leur sensation de soif : 17% ont "moins soif" et 30% "plus soif".
La majorité (63%) des patients sont affectés par des distorsions de goût et/ou un goût persistant en bouche -- 45% des patients vivent avec un goût persistant dans la bouche, essentiellement un goût amer (18%) ou métallique (14%).
Et pour 40% des patients, cela a des conséquences directes sur l'appétit. Il semble que cette distorsion du goût progresse avec l'avancée du traitement (les patients ayant démarré leur traitement depuis moins de 3 mois sont 56% à déclarer ne pas percevoir de changement contre 49% de l'ensemble) et varie selon les protocoles thérapeutiques.
La sensation de soif apparaît particulièrement liée à l'appétit : les patients dont la soif a le plus diminué sont également ceux qui ont moins d'appétit qu'avant et ceux dont la soif est devenue irrégulière sont davantage à avoir un appétit irrégulier comparé à l'ensemble des patients.
L'hypersensibilité olfactive (odeurs devenues insupportables) touche 43% des patients. La fatigue occasionnée par le traitement touche 78% des patients.
Sous chimiothérapie, le repas devient désagréable pour 41% des patients, voire vraiment redoutable pour 20%.