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 Un immense espoir : Thérapie du gène suicide.

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Denis
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MessageSujet: Re: Un immense espoir : Thérapie du gène suicide.   Un immense espoir : Thérapie du gène suicide. Icon_minitimeJeu 11 Fév 2016 - 15:39

Des scientifiques du Houston Methodist Hospital aux Etats-Unis ont testé une nouvelle thérapie génique qui a obtenu des résultats très encourageants face au cancer de la prostate : les patients traités par cette technique ont un taux de survie à 5 ans de 94 à 97 %. Un taux très nettement supérieur à celui observé avec les traitements habituels pour ce type de cancer.

Cette thérapie est appelée "thérapie génique suicide" par les chercheurs qui l’ont développée, car les cellules cancéreuses génétiquement modifiées émettent elles-mêmes un signal pour être détruites par les traitements et le système immunitaire du patient.

Les chercheurs ont suivi 66 patients entre 1999 et 2003 au cours d’un essai clinique de phase II, répartis en deux groupes. Le premier groupe (groupe A) souffrait d’un cancer de la prostate localisé (sans métastases) et a été traité par radiothérapie puis par cette thérapie génique (à deux reprises). Le second groupe (groupe B) souffrait d’un cancer de la prostate métastatique et a été soigné par radiothérapie, hormonothérapie puis thérapie génique (à trois reprises).

Cette thérapie génique consiste en l’utilisation d’un adénovirus (virus très commun qui provoque le rhume) comme vecteur pour amener un gène du virus de l’herpès spécifiquement dans les cellules cancéreuses. Ce gène permet la production d’une enzyme appelée thymidine kinase ou TK. "Une fois que le gène du virus de l’herpès a été inséré dans les cellules cancéreuses et que ces dernières commençaient à produire de la TK, nous avons administré aux patients un médicament très commun contre l’herpès, le valaciclovir, explique le Docteur Brian Butler, chef du service de Radiologie oncologique au Houston Methodist Hospital et principal auteur de cette étude. "La molécule a attaqué directement l’ADN de l’herpès et les cellules tumorales produisant la TK se sont autodétruites." D’où le nom de "thérapie génique suicide".

L’effet de cette thérapie est double. Une fois que le valaciclovir commence à détruire les cellules tumorales, le système immunitaire du patient est alerté et déclenche lui aussi une réponse pour s’attaquer au cancer. Avant l’émission de ce signal, le système immunitaire n’avait pas repéré les cellules cancéreuses. Les chercheurs estiment que cette technique s’apparente à un "vaccin" qui utilise les propres cellules tumorales du patient. Une technique qui peut améliorer les résultats obtenus avec les traitements traditionnels par radiothérapie et hormonothérapie.

En effet, les résultats obtenus dans cette étude sont impressionnants. Sur les 62 patients qui ont pu terminer l’étude, le taux de survie à 5 ans dans le groupe A était de 97 %, celui dans le groupe B de 94 %.

Ces résultats sont un immense espoir pour les patients qui souffrent d’un cancer de la prostate. D’autant plus que cette thérapie génique provoquerait très peu d’effets secondaires, voire aucun, selon les chercheurs américains. Un essai clinique de phase III, essai final pour déterminer l’efficacité et la sûreté de cette thérapie, est déjà en cours aux Etats-Unis.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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Denis
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MessageSujet: Re: Un immense espoir : Thérapie du gène suicide.   Un immense espoir : Thérapie du gène suicide. Icon_minitimeSam 12 Déc 2015 - 18:49

Results from a long-term clinical trial conducted by cancer researchers at Houston Methodist Hospital show that combining radiation treatment with "suicide gene therapy," a technique in which prostate cancer cells are genetically modified so they signal a patient's immune system to attack them, provides a safe and effective one-two punch against the disease.

The researchers compared two arms of patients and report high five-year overall survival rates of 97 percent and 94 percent, respectively. That's a five to 20 percent improvement for survival over historical studies. These findings are in the Dec. 12 online issue of the Journal of Radiation Oncology (JRO).

Sixty-six prostate cancer patients participated in the Phase II clinical trial between 1999 and 2003 and were split into two groups. One group with cancer cells confined to the prostate, designated Arm A, received only radiotherapy while the other with a more aggressive prostate cancer, Arm B, received both radiation and hormonal therapies. Patients in Arm A received the experimental gene therapy twice during the study, while the Arm B group received the treatment three times.

"We strategically used an adenovirus, similar to the one that causes the common cold, to carry the therapy agent--a herpes virus gene that produces the enzyme thymidine kinase, or TK--directly into the tumor cells," said E. Brian Butler, M.D., chair of the Department of Radiation Oncology at Houston Methodist and senior author on the JRO paper. "Once the herpes virus gene was delivered and it started manufacturing TK, we gave patients a commonly used anti-herpes drug, valacyclovir. The combination attacked the herpes DNA, and the TK-producing tumor cells self-destructed, which is why the procedure is called 'suicide gene therapy.'"

Butler said that once the activated valacyclovir (trade name: Valtrex) starts destroying tumor cells, it also alerts the patient's immune system, previously unaware of the cancer's presence, that it is time to launch a massive attack.

"We have created a vaccine with the patient's own cancer cells, a treatment that complements, and may even enhance, what we can achieve with traditional radiation and hormonal therapies," said Butler, professor of radiation oncology, Weill Cornell Medicine.

According to the results reported in the JRO paper, the long-term outcome for prostate cancer patients receiving gene therapy in combination with radiotherapy with or without hormonal therapy is promising. The 62 patients in both arms who completed the clinical trial had remarkably high five-year freedom from failure rates, meaning no indication by biochemical testing of cancer recurrence, of 94 percent and 91 percent, respectively. Prostate biopsies performed at 24 months after completion of treatment were negative in 83 percent of Arm A patients and 79 percent of Arm B patients.

For all evaluative factors, the outcomes were remarkably higher than those achieved with radiotherapy alone (in data taken from historical studies used as controls).

"This is extremely pleasing to us, considering we had patients enrolled in our protocol after other physicians deemed them incurable," said Bin Teh, M.D., vice chair of Houston Methodist's Department of Radiation Oncology and lead author on the JRO paper. "We firmly believe this will be a viable treatment strategy."

Adding to the impressive therapeutic results, Teh said, is the fact that the majority of patients in the clinical trial experienced little or no side effects or complications. A Phase III patient trial, the final safety and efficacy evaluation for the in-situ immunomodulatory gene therapy before it can be approved by the Food and Drug Administration, is already underway. Prostate cancer is the most common cancer in men and causes significant mortality.

---

Les résultats d'un essai clinique à long terme menée par des chercheurs de l'Hôpital méthodiste à Houston montrent que la combinaison de la radiothérapie avec la «thérapie du gène suicide" une technique dans laquelle les cellules cancéreuses de la Un immense espoir : Thérapie du gène suicide. 307098 sont génétiquement modifiées afin qu'elles se signalent au système immunitaire d'un patient de les attaquer, fournit un double coup sûr et efficace contre la maladie.

Les chercheurs ont comparé deux bras de patients et de rapport quinquennal du taux de survie globale élevés de 97 pour cent et 94 pour cent, respectivement. Voilà une amélioration de cinq à 20 pour cent pour la survie au cours des études historiques. Ces résultats sont dans le 12 décembre édition en ligne du Journal of Radiation Oncology (JRO).

Soixante-six patients atteints de cancer de la prostate ont participé à l'essai clinique de phase II entre 1999 et 2003 et ont été divisés en deux groupes. Un groupe avec des cellules de cancer confinées dans la prostate, appelé groupe A, a reçu seulement la radiothérapie et l'autre avec un cancer de la prostate plus agressif, le bras B, a reçu à la fois le rayonnement et les thérapies hormonales. Les patients du groupe A ont reçu la thérapie génique expérimentale deux fois au cours de l'étude, tandis que le groupe B l'a reçu trois fois.

"Nous avons utilisé stratégiquement un adénovirus, semblable à celui qui cause le rhume, pour transporter l'agent de thérapie - un gène de virus de l'herpès qui produit l'enzyme thymidine kinase, ou TK - directement dans les cellules tumorales," a déclaré E. Brian Butler, MD, président du Département de radio-oncologie à Houston méthodiste et auteur principal sur l'Article JRO. "Une fois que le gène du virus de l'herpès a été livré et qu'il a commencé la fabrication TK, nous avons donné aux patients un médicament anti-herpès couramment utilisé, valacyclovir. La combinaison a attaqué l'ADN de l'herpès, et les cellules tumorales avec TK, produisant leur auto-destruction, ce qui explique pourquoi la procédure est appelé «thérapie de gène suicide."

Butler a dit qu'une fois que le valaciclovir activé (nom commercial: Valtrex) commence à détruire les cellules tumorales, il alerte également le système immunitaire du patient, pas au courant de la présence de cancer, qu'il est temps de lancer une attaque massive.

«Nous avons créé un vaccin avec des cellules cancéreuses propres du patient, un traitement complémentaire, et peut même améliorer, ce que nous pouvons réaliser avec un rayonnement traditionnelle et les thérapies hormonales," dit Butler, professeur de radio-oncologie, Weill Cornell médecine.

Selon les résultats présentés dans le document JRO, le résultat à long terme pour les patients atteints de cancer de la prostate recevant la thérapie génique en combinaison avec la radiothérapie avec ou sans traitement hormonal est prometteuse. Les 62 patients dans les deux bras qui ont complété l'essai clinique avaient remarquablement élevé de cinq ans sans maladie, ce qui signifie aucune indication par des tests biochimiques de récurrence du cancer, de 94 pour cent et 91 pour cent, respectivement. LEs biopsies de la prostate réalisées à 24 mois après la fin du traitement étaient négatifs dans 83 pour cent des patients du bras A et 79 pour cent des patients du bras B.

Pour tous les facteurs d'évaluation, les résultats ont été remarquablement plus élevé que ceux obtenus avec la radiothérapie seule (dans les données tirées d'études historiques utilisés comme témoins).

"Cela est extrêmement agréable pour nous, étant donné que nous avions des patients inscrits dans notre protocole après d'autres médecins réputés incurables», a déclaré Bin Teh, MD, vice-président du Département de Houston méthodiste de radio-oncologie et auteur principal de l'article JRO. "Nous croyons fermement que ce sera une stratégie viable de traitement."

Selon ces résultats thérapeutiques impressionnants, Teh a dit, que le fait est que la majorité des patients dans l'essai clinique ont subi peu ou pas d'effets secondaires ou de complications. Un essai de phase III du patient, de l'évaluation de l'innocuité et l'efficacité finale de la thérapie génique in situ avant qu'elle puisse être approuvée par la Food and Drug Administration, est déjà en cours.




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Denis
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MessageSujet: Re: Un immense espoir : Thérapie du gène suicide.   Un immense espoir : Thérapie du gène suicide. Icon_minitimeMar 25 Mai 2010 - 20:00

Les nouvelles pistes de la chimio
L’arsenal thérapeutique contre le cancer repose sur trois familles d’armes. La chirurgie vise à exciser la tumeur. La radiothérapie utilise des rayons pour la détruire "de l’extérieur". La "chimio", comme l'appellent médecins et patients, s'efforce de tuer par voie médicamenteuse interne les cellules cancéreuses elles-mêmes. C'est de son côté, grâce à des approches visant à cibler celles-ci spécifiquement et le plus sélectivement possible, que les avancées les plus précieuses sont à attendre dans les prochaines années.

1. Enrayer la diffusion
Pourquoi les progrès de la recherche pharmaceutique sur le cancer restent-ils si lents? C'est que l’on comprend mal ce qui distingue, au niveau "interne" du fonctionnement moléculaire, une cellule cancéreuse d’une cellule saine. De ce fait, les médicaments restent insuffisamment spécifiques. Ils tuent également les "bonnes" cellules, ce qui cause des effets secondaires parfois très graves. Comprendre la transformation cancéreuse d’une cellule, puis ensuite les mécanismes de formation des métastases, représente donc un enjeu décisif.

Les avancées de la biologie cellulaire ont permis de ce point de vue de définir de nouvelles cibles. Il s’agit, par exemple, de comprendre comment les cellules cancéreuses arrivent à se déplacer dans l’organisme, par mouvements locaux ou en empruntant ces "autoroutes" que sont les circulations sanguine et lymphatique. Les projets européens Brescom ou MetaBre s’intéressent ainsi à la réorganisation du cytosquelette, ce dense réseau de protéines filamenteuses qui structure la cellule et lui permet de se mouvoir. De son côté, le projet Cancerdegradome se concentre sur la matrice extracellulaire qui entoure les cellules. Différents arguments suggèrent, en effet, que cette matrice, qui interdit d’ordinaire les déplacements cellulaires, devient franchissable en cas de transformation cancéreuse.

2. Thérapie génique: l'ADN médicament
La thérapie génique, sur laquelle les projecteurs se sont un peu prématurément braqués à la fin des années 1980, reste une piste intéressante. Comme l’explique Norman J. Maitland, de l’université de York et coordinateur du projet Giant, "les vecteurs de thérapie génique (NDLR: qui servent à apporter jusqu’aux cellules le fragment d’ADN 'médicament') aujourd’hui disponibles ne pourront passer le cap des essais cliniques que lorsque les problèmes de leur action toxique non spécifique et de la limitation de leur dose auront été résolus". Les chercheurs de Giant entendent précisément s’attaquer à cette difficulté, en développant des vecteurs qui sauront apporter, au cœur des seules cellules cancéreuses, les fragments d’ADN codant pour des substances toxiques. Une variante de cette approche est également explorée par les équipes du projet Theradpox, qui vise à tirer parti de la propriété unique de certains virus de n’infecter que les seules cellules tumorales. Si ceux-ci pouvaient être maîtrisés, il deviendrait possible de tuer sélectivement et sans effets secondaires les cellules cancéreuses.

3. Immunothérapie: vers un vaccin?
Une autre voie prometteuse consiste à développer les défenses naturelles de l’organisme contre le cancer. Au début de la maladie, la cellule cancéreuse est, en effet, reconnue comme étrangère par le système immunitaire et des lymphocytes spécialisés sont capables d'identifier et de détruire ces éléments menaçants. Ce n'est que dans un second stade que le phénomène d'autodéfense s'interrompt, autorisant la prolifération.

Deux possibilités immunothérapiques se présentent. L'une consiste à identifier les marqueurs externes "reconnaissables", exprimés à la surface des cellules cancéreuses, pour ensuite les produire in vitro et "ré-apprendre" aux cellules de l’immunité à les identifier – comme se propose de le faire le projet Enact. L'autre serait de stimuler les cellules qui jouent naturellement ce rôle, comme l'envisagent les chercheurs du consortium Dendritophages. A terme, il s’agit de mener des essais cliniques portant sur ces véritables "vaccins contre le cancer". Ceux-ci sont des vaccins thérapeutiques, et non les classiques préventifs injectés contre les maladies infectieuses. L’agent contre lequel le système immunitaire doit apprendre à lutter fait partie intégrante du corps….

Un immense espoir : Thérapie du gène suicide. Dos0_art03_01_5392Un immense espoir : Thérapie du gène suicide. Dos0_art03_02_5393
Les "ingénieurs génétiques" du projet européen Giant travaillent sur la mise au point de vecteurs qui sauront apporter, au cœur des seules cellules cancéreuses, les fragments d’ADN codant pour des substances toxiques. Sur l'image de gauche, les traces de couleur jaune sur fond rouge – correspondant à l'expression du traceur Green Fluorescent protein – montrent le succès d'une infection in vitro de cellules prostatiques cancéreuses humaines par un adenovirus de première génération, comparée à une nette faiblesse de résultats avec un baculovirus .
©️ H.Rochefort/Inserm
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Denis
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MessageSujet: Un immense espoir : Thérapie du gène suicide.   Un immense espoir : Thérapie du gène suicide. Icon_minitimeMar 18 Avr 2006 - 11:37

Les connaissances approfondies du génome humain offrent de nouvelles opportunités en matière de traitement de la maladie. Cependant, la thérapie génique a jusqu'à maintenant été une piste de recherche à la fois controversée et prometteuse. Un projet collaboratif financé par l'Union européenne, intitulé "Gene therapy: an Integrated Approach for Neoplastic Treatment" (GIANT - Thérapie génique: une approche intégrée du traitement néoplasique), vise à rendre la thérapie génique à la fois plus sûre et entièrement acceptable en vue d'un traitement clinique du cancer de la prostate.

Avant que ce type de thérapies puisse être utilisé cliniquement, des problèmes fondamentaux - tels que la limitation de la dose de vecteur, le contrôle du ciblage et de l'expression, et la baisse de la toxicité non spécifique - restent à résoudre, ce qui exige de recourir à un large éventail de disciplines. Le coordinateur du projet, le professeur Norman Maitland, explique : "En partant des travaux réalisés dans le cadre de deux projets consacrés au cancer de la prostate et d'un autre dédié aux vecteurs viraux menés au titre du 5e PC, nous avons réuni des experts du cancer de la prostate, des immunologistes et des spécialistes des vecteurs viraux et non viraux".

L'une des raisons pour lesquelles le cancer de la prostate se prête aux nouvelles thérapies est qu'il n'existe à l'heure actuelle aucun traitement efficace après une rechute. En Europe, la maladie est la deuxième cause de mortalité chez l'homme, derrière le cancer du poumon, et son origine reste inconnue. Par ailleurs, le taux d'incidence a considérablement augmenté depuis 1950. Bien qu'une part de cette hausse puisse être due à une amélioration de la détection, on estime à 150.000 le nombre de cas apparaissant chaque année dans l'UE.

Le projet GIANT recevra un appui de la part de l'UE s'élevant à plus de neuf millions d'euros, sur une période de cinq ans, en tant que projet intégré mené au titre de la priorité "Sciences de la vie, génomique et biotechnologie pour la santé" du Sixième programme-cadre (6e PC). Les cancérologues chercheront à identifier les moyens de cibler la maladie, tandis que les vectorologues axeront leurs travaux sur la conception de véhicules de livraison, ou vecteurs, destinés à acheminer la thérapie.

Un virus consiste en un "paquet" de gènes "emballés" dans une enveloppe protéinique. Les vecteurs viraux utilisés dans le cadre des thérapies génétiques se servent des cellules du corps humain, qui jouent ainsi le rôle d'usines, afin de répliquer l'agent actif transporté par le virus. Les chercheurs travaillant sur le développement de vecteurs non viraux tentent d'"imiter la nature" en construisant une enveloppe protéinique autour des gènes pour les acheminer. L'un des obstacles à l'utilisation de vecteurs non viraux est qu'ils ont tendance à déclencher une réaction du système immunitaire à leur encontre. Les trois groupes de recherche européens spécialisés dans les vecteurs non viraux dont se compose le projet GIANT ont été invités à étudier un moyen de résoudre ces problèmes dans le contexte du cancer de la prostate. "Nous nous sommes tous sentis très encouragés à l'issue de la première réunion. Nous sommes désormais à la recherche de vecteurs non viraux qui soient très spécifiques aux cancers de la prostate", affirme le professeur Maitland.

"La médecine sophistiquée s'oriente actuellement vers des traitements spécifiques aux patients", déclare le professeur Maitland, "et le cancer de la prostate est tristement célèbre pour son hétérogénéité". Le projet GIANT compte s'atteler à ce problème en développant plusieurs agents thérapeutiques en parallèle, l'idée étant ainsi de produire une série optimisée de vecteurs à partir desquels des traitements appropriés pourront être choisis.

L'acceptation par le public des nouvelles techniques telles que la thérapie génique joue un rôle clé. Les membres du projet cherchent à communiquer avec les groupes de soutien aux patients et à rendre les groupes de recherche "clos" plus accessibles aux malades. Cette démarche est mutuellement bénéfique, affirme le professeur Maitland : les patients peuvent écouter et comprendre l'engagement des chercheurs, qui, quant à eux, ont tendance à devenir plus professionnels et plus motivés par l'expérience. À cet égard, les responsables du projet collaborent avec la British Society for Gene Therapy (BSGT) et la European Society of Gene Therapy (ESGT), ainsi que le British Prostate Group du National Cancer Research Institute. Le professeur Maitland souligne l'importance de ce genre d'échanges pour les jeunes chercheurs, ainsi que des opportunités de visites d'autres groupes de recherche d'Europe qu'offre un projet européen, un séjour de deux semaines pouvant réellement contribuer à la compréhension de méthodes de travail alternatives.

La directive européenne sur les essais cliniques exige que tous les médicaments expérimentaux soient fabriqués conformément aux bonnes pratiques de fabrication (GMP). Le consortium du projet comprend une infrastructure de production de vecteurs conforme à cette norme ainsi que des installations cliniques dotées d'un agrément scientifique et éthique leur permettant de mener des essais dans le domaine de la thérapie génique cytotoxique humaine, et il compte lancer la Phase I des essais cliniques dans quatre pays : la France, les Pays-Bas, la Suède et le Royaume-Uni. Ces essais visent à démontrer la sécurité, ou non-toxicité, d'une thérapie mais, dans certains cas, ils peuvent également donner des indications quant à son efficacité pour traiter la maladie. En réalisant quatre essais simultanément, déclare le professeur Maitland, les chercheurs du projet GIANT espèrent obtenir des résultats significatifs sur un plan statistique qui fourniront certains éclaircissements avant de passer à la Phase II, consistant à tester l'efficacité au moyen d'essais contrôlés par placebo.

Bien que les vecteurs de deuxième et troisième génération soient actuellement étudiés par les participants au projet, les essais cliniques ne seront menés que sur des vecteurs de première génération plus anciens et mieux établis. Les participants au projet GIANT affichent de nombreuses années de collaboration et d'expertise scientifiques au niveau européen dans le domaine de la génération de vecteurs cliniques approuvés sur un plan éthique. Un conseil scientifique consultatif d'experts externes a également été recruté pour donner des conseils sur les essais cliniques et les considérations d'ordre éthique.

Sans l'investissement communautaire considérable qui permet de soutenir un projet majeur tel que GIANT, il est peu probable qu'un essai aussi significatif aurait pu être mis en oeuvre, avec tous les bénéfices potentiels qu'il apporte dans le domaine de la production de nouveaux médicaments efficaces, affirme le professeur Maitland. Il souligne également qu'un tel projet ne constitue pas un financement public de l'industrie pharmaceutique car les droits de propriété intellectuelle (DPI) de tous les résultats brevetés reviendront aux petites et moyennes entreprises (PME) et aux établissements universitaires participant au projet. D'ailleurs, certaines PME participantes détiennent d'ores et déjà des brevets pour des méthodes de reciblage des vecteurs et de découverte de cibles.

En termes de préjudice potentiel pour le patient, le fait d'exprimer le bon gène au mauvais endroit est aussi néfaste que si l'on exprimait le mauvais gène, prévient le professeur Maitland. Le projet adopte par conséquent une démarche de "double ciblage". Le "ciblage de la fixation" part du fait que le virus a besoin de se fixer sur l'extérieur d'une cellule, par conséquent GIANT recherchera des récepteurs spécifiques présents à l'extérieur des cellules du cancer de la prostate et auxquels les virus pourront s'attacher. Entre-temps, le "ciblage de l'expression" vise à adapter les gènes pour qu'une fois présents dans la cellule, ils puissent être facilement exprimés en présence de marqueurs spécifiques qui existent exclusivement dans les cellules des tumeurs de la prostate.

Les travaux de recherche réalisés sur le devant de la scène médicale sont de plus en souvent pluridisciplinaires. Cette nouvelle approche pose des défis, les experts du ciblage essayant également de concevoir des vecteurs, par exemple. GIANT permet de réunir les deux catégories de chercheurs, explique le professeur. "Nous leur disons que nous avons besoin de cette cible, et ils nous disent s'ils peuvent nous la fournir", précise-t-il.

Les gènes fournis par le vecteur sont conçus pour engendrer une mort cellulaire au moyen de diverses méthodes. Par exemple, un virus pourrait tuer une cellule cancéreuse en se développant et en se multipliant jusqu'à l'excès, ou insérer dans la cellule cancéreuse un nouveau gène (c'est qu'on appelle l'"activation de pro-drogue") qui ne s'exprime que lui-même et tue la cellule en présence d'un deuxième médicament inerte dans le reste du corps.

Le système immunitaire élimine souvent les vecteurs par le foie, avec tous les dangers de surcharge au niveau des organes que cela engendre. La technique de "stealthing" ou "détection furtive" consiste à enrober le virus pour éviter ce phénomène. L'un des dossiers sur lesquels travailleront les participants au projet GIANT consistera à tenter de recouvrir le virus de polymère à l'aide d'une technique développée en République tchèque, l'objectif étant de le rendre inerte dans le système immunitaire et de le faire s'éliminer par les voies urinaires plutôt que par le foie. L'objectif est également de transformer le virus pour que les globules blancs n'y adhèrent pas, explique le professeur Maitland, puis de placer les substances chimiques de fixation, ou antigènes de surface, sur l'enveloppe pour qu'elles collent aux cellules cancéreuses.

La toxicologie prédictive constitue une discipline d'une importance croissante pour l'élaboration de médicaments innovants. Pour éviter les réactions excessives du système immunitaire associées à certains essais en matière de thérapie génique, des essais de grande envergure seront effectués sur les agents présents dans le flux sanguin et dans des tissus sains. L'équipe recourra également à des reconstructions tissulaires en 3D pour réaliser des tests avec de multiples types de cellules de tumeurs de la prostate, ainsi que sur des tissus sains, qui proviendront tous les deux de patients actuels plutôt que d'un stock cellulaire plus ancien.

Par conséquent, le projet GIANT devrait entre autres permettre de sélectionner des candidats aux tests menés dans le cadre de la Phase I des études cliniques, à l'aide d'un réseau de vecteurs cliniquement approuvés reposant sur des structures adénovirales. Ces thérapies nécessitent encore des essais approfondis, ce qui signifie qu'elles sont encore loin d'une commercialisation, mais les participants au projet GIANT comptent élaborer une masse critique d'expertise afin d'accélérer l'innovation dans ce domaine.


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