Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés dans le cancer de la prostate. Il convient de rappeler qu'aucune étude n'a démontré de lien entre le cancer et le statut marital, la précocité, la fréquence et la durée de l'activité sexuelle, le nombre de partenaires, les infections vénériennes ou la fertilité. Il en est de même pour la circoncision.
Age
L'incidence du cancer de la
est rare en dessous de 50 ans, mais augmente au-delà de cette limite. En France, elle a été estimée en 1987 à 8 pour 100 000 hommes de 50 à 54 ans, à 240 pour les 70-74 ans et à 480 pour les 80-84 ans.
Antécédents familiaux
Des formes familiales sont retrouvées chez 20% des patients atteints d'un cancer de la prostate. L'existence d'une transmission héréditaire est présente dans 5% des cas. Cette prédisposition est d'autant plus marquée que les patients sont jeunes. Les formes familiales sont retrouvées chez 34% des patients âgés de 70 ans et chez 43% des patients âgés de 55 ans. Pour Steinberg et al [60], le risque relatif est de 2 si le patient a un parent du 1er degré atteint mais de 8,8 en cas de parents du 1er et du 2nd degré. Les règles pour suspecter un cancer familial sont : 3 patients ou plus atteints de cancer et parents au premier degré (frère ou père), survenue de cancer sur 3 générations successives aussi bien du côté paternel que maternel, ou 2 membres de la même famille atteints d'un cancer avant l'âge de 55 ans.
En 1996, le gène de prédisposition au cancer de la prostate serait contenu sur la région 1q24-25 du chromosome 1 (locus HPC1 pour hereditary prostate cancer 1) et serait présent dans 30% des formes de cancer héréditaire. Des études plus récentes rapportent une fréquence plus faible de l'ordre de 5%. Un autre locus a été découvert grâce à l'étude PROGENE (projet franco-allemand sur 1000 familles). Chez les cancers survenant avant 60 ans, ce gène (chromosome 1q 42.2-43) était impliqué chez 50% des patients. Plus récemment, un autre locus de prédisposition a été mis en évidence sur le chromosome X (Xq27-28
Ces résultats ne font que souligner l'hétérogénéité génétique de la prédisposition au cancer de la prostate dans sa forme familiale avec probablement un double mode de transmission autosomique dominant par le chromosome X et d'autre part une différence dans l'implication des gènes de prédisposition étudiés.
Origine géographique/ethnique
Il existe des disparités géographiques dans l'incidence du cancer de la prostate qui est, en France proche des incidences européennes ; une incidence trois fois plus faible qu'aux États-Unis et 10 fois plus forte que les pays asiatiques ou indiens. Ces différences suggèrent le rôle de l'alimentation dans le cancer de la prostate. En fonction de la race, l'incidence de ce cancer est plus importante chez les noirs nord américains (1,5 à 2 fois plus que l'homme de race blanche).
Alimentation/vitamine/soja/thé
Les incidences du cancer de la prostate n'étant pas identiques entre les pays occidentaux et orientaux, certains facteurs alimentaires ont été recherchés comme pouvant être protecteurs ou au contraire favoriser ce cancer. Certaines observations plaident en faveur d'un facteur de risque nutritionnel dans le cancer de la prostate : premièrement, les hommes japonais ou chinois immigrés aux États-Unis ont un risque et une mortalité par cancer de la prostate accrus par rapport aux populations restées dans leur pays natal. Deuxièmement, l'incidence du cancer de la prostate au Japon a augmenté de façon significative depuis que ce pays a adopté les coutumes alimentaires des pays occidentaux.