Cancérologie : les dernières avancées
Que ce soit en matière de dépistage ou de traitement, les avancées se multiplient. Passage en revue des dernières innovations
Tests de diagnostic précoce ; nouvelles thérapies ; techniques innovantes : ces dernières semaines, les choses bougent en cancérologie. Tout commence par le diagnostic précoce, domaine dans lequel les biologistes font de petits mais réguliers progrès. Ainsi en est-il par exemple du dépistage du cancer colo-rectal, l’un des deux plus répandus dans les pays occidentaux.
Jusqu’alors, on savait mettre en évidence la trace de sang dans les selles. Guy Launoy, un chercheur de l’Inserm (Caen), a mis au point un test immunologique permettant de quantifier ces traces invisibles à l’œil nu. Ce test est plus sensible que les tests actuels reposant sur une appréciation visuelle.
Autre cancer, autre exemple : le professeur Bruce Robinson, de l’université d’Australie occidentale, vient d’annoncer la mise au point du premier test sanguin permettant de détecter un cancer de la plèvre (ou mésothéliome, induit par l’amiante) par la mesure du taux de marqueurs spécifiques de ce cancer, et présents dans le sang. Cette méthode devrait permettre de dépister beaucoup plus tôt les patients atteints de cette tumeur de l’enveloppe des poumons. Une avancée non négligeable, quand on sait que les symptômes peuvent mettre jusqu’à trente ans pour se manifester, puis la pathologie elle-même seulement un an pour entraîner la mort.
Enfin, les professeurs Pierre Oudet et Didier Jacqmin, des hôpitaux de Strasbourg, viennent de concevoir un test de dépistage biologique précoce du cancer de la vessie. Celui-ci est basé sur la comparaison entre l’ADN des globules du sang et celui des cellules de l’urine du patient. La tumeur ainsi repérée au début de son développement peut être guérie «dans plus de deux tiers des cas (66%), contre 0 à 30% de guérison pour des stades plus avancés de la maladie», souligne Pierre Oudet. Ce test, qui s’est montré très efficace chez 700 personnes à risque (fumeurs, travailleurs exposés à des solvants organiques ou des teintures), pourrait être étendu au dépistage des cancers du rein et de la prostate.