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 Genentech, un point de vue sur le prix des médicaments

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Denis
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Denis


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Genentech, un point de vue sur le prix des médicaments Empty
MessageSujet: Genentech, un point de vue sur le prix des médicaments   Genentech, un point de vue sur le prix des médicaments Icon_minitimeVen 20 Juil 2007 - 13:31

Genentech vient de terminer la meilleure année de son histoire, ses bénéfices ayant bondi de 72 % pour atteindre 2,39 milliards US grâce à ses produits Avastin, un traitement pour le cancer du côlon et des poumons, Rituxan, qui s'attaque aux lymphomes non hodgkiniens, Herceptin, un anticorps contre le cancer du sein, et Lucentis, qui combat la cécité.

La naissance de Genentech, en 1976, a entraîné celle de l'industrie biotechnologique, qui fabrique les médicaments à partir de cellules vivantes plutôt qu'in vitro.

Plus de 300 études présentées à la société américaine d'oncologie clinique, soit l'American Society of Clinical Oncology, au début de juin, comportaient le recours aux médicaments créés par l'entreprise dans le traitement d'au moins 15 types de tumeurs.

Genentech compte produire des médicaments qui combleront des besoins non satisfaits et qui lui permettront de récupérer ses énormes investissements en recherche et développement - 1,8 milliard US en 2006 - en imputant des prix d'or. Ainsi, un approvisionnement d'Avastin pour un an coûte 55 000 $US.

Sous pression

Toutefois, la société sent de plus en plus de pression de la part du Congrès et de Medicare, régime public d'assurance-maladie des États-Unis, qui réclament une diminution de prix, et de ses rivales, en quête de produits génériques concurrents.

Son PDG, Arthur D. Levinson, détient un doctorat en biochimie. Entré chez Genentech comme chercheur scientifique principal en 1980, il a fait figure de pionnier en raison de ses travaux sur le gène du cancer HER2/neu, qui a mené à la découverte de l'Herceptin, un médicament connaissant un succès retentissant. Récemment, il s'est entretenu avec l'équipe de rédaction du Wall Street Journal. En voici des extraits :

WSJ: Vous avez mis en marché plusieurs médicaments biotechnologiques fort appréciés et beaucoup d'autres sont en voie d'être commercialisés. Dans un secteur aussi incertain, comment faites-vous pour emmener les scientifiques à atteindre un tel taux de réussite?

Dr Levinson: Nous voulons avant tout faire de la «grande science». Si un médicament ne peut être le premier ou le meilleur de sa catégorie, nous laissons tomber. Nous n'avons que faire des progrès graduels, de la prolongation des brevets ou de telle ou telle chose, à moins que ce ne soit crucial pour les patients. Nous pouvons donc réunir des scientifiques hors pair et les encourager à effectuer de la recherche fondamentale et translationnelle.

Recherche sur le cancer

Il y a 15 ans, nous avons décidé de nous consacrer à l'oncologie, ce qui était alors nouveau pour nous. Nous sommes actuellement le plus grand fabricant de médicaments anticancéreux des États-Unis.

Nous avons pris beaucoup de risques. Cette stratégie s'est avérée rentable à plusieurs reprises. Maintenant, nous exerçons aussi nos activités en immunologie. Encore une fois, le rôle de la direction est de procurer une orientation générale et d'embaucher les meilleurs scientifiques qui soient et de leur dire «Allez-y! Faites ce que vous avez à faire!».

Il y a toujours des conflits --à court terme, entre le patient cancéreux ou celui qui souffre d'une maladie immunologique. Il est impossible de tout faire pour tout le monde. L'an dernier, nous avons dépensé 1,8 milliard US en R D. C'est difficile d'établir l'ordre de priorité de tout ce qui a été prévu et de choisir le projet auquel accorder ces précieuses ressources.

Troisièmement, nous nous attachons à faire de Genentech une entreprise où il fait bon travailler. Nous avons effectué des sondages auprès de nos employés, leur demandant ce qu'ils aimaient et principalement, ce qu'ils n'aimaient pas chez nous, ce qui les tracassait. Cet examen a été bénéfique, car nous avons figuré sur la liste des 20 meilleurs endroits recensés par Fortune pendant quatre ans d'affilée. L'an dernier, nous étions no 1. [Cette année, Genentech a légèrement reculé, se classant deuxième derrière Google.]

Équilibre

WSJ: Comment parvenez-vous à établir l'équilibre entre les coûts élevés des innovations et les pressions visant à réduire les prix des médicaments anticancéreux?

Dr Levinson: Depuis 1976, lors de la fondation de notre société, le secteur biotechnologique a perdu 90 milliards US en tout. Je crois qu'il s'agit de l'industrie qui, de tout temps, a accusé le plus de pertes. C'est une véritable hémorragie. Néanmoins, il y a quelques exceptions : nous nous en tirons bien et Amgen aussi. Mais pour la plupart des 1300 ou 1400 entreprises -- dont 300 ou 400 sont ouvertes - c'est un gouffre.

Mon laboratoire a cloné un fragment du gène du cancer du sein en 1982. Nous avons commencé à créer des anticorps au milieu des années 1980, n'obtenant les résultats des cultures cellulaires qu'à la fin de la même décennie. Puis, nous avons eu les résultats des tests sur les animaux au début des années 1990 et le médicament a été approuvé en décembre 1998. Il s'est donc écoulé beaucoup de temps. À moins que ces entreprises n'enregistrent un rendement, nous n'aurons pas ces nouveaux médicaments de sitôt.

On peut aussi examiner la situation sous un autre angle - analyser combien la société investit dans la recherche contre le cancer. En l'absence de meilleurs soins, 42 % de la population sera atteinte du cancer et la moitié de ce pourcentage en mourra. C'est la principale cause de décès des Américains de moins de 85 ans. Quel montant accordons-nous aux médicaments anticancéreux?

Notre produit intérieur brut atteint 12 billions US et nous engageons 15 milliards US. Si mes calculs sont exacts, nous consacrons 1/800 du PIB à la plus grande cause de décès. Et les gens prétendent que les médicaments contre le cancer ruinent l'Amérique! Faites-moi rire!

Prix de l'Avastin

WSJ: Qu'est-ce qui vous a poussé à plafonner le prix de l'Avastin à 55 000 $US par année?

Dr Levinson: Nous avons tenu compte des réactions et commentaires des payeurs et des patients. Parmi ces derniers, certains utilisent l'Avastin depuis longtemps. Nous réalisons de solides marges bénéficiaires sur ce produit. Il doit en être ainsi, car si peu de médicaments en procurent. Mais là, nous pouvons nous permettre d'offrir ce remède gratuitement. C'est l'une des raisons.

Une ou deux fois par année, nous invitons des payeurs, des patients et des gens protestant fortement, et à juste titre, contre les prix élevés des médicaments, à un symposium de deux jours.

Nos marges sont respectables mais non prodigieuses. Elles n'ont rien à voir avec celles de Microsoft ni même d'Oracle. Bien sûr, ce n'est pas tout le monde qui applaudit et qui se réjouit de débourser autant pour notre remède. Cependant, ils comprennent l'équation et la grande majorité nous disent que cette démonstration est une révélation, qu'ils réalisent maintenant ce qui se passe.
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