Un groupe de travail composé de onze oncologues a rédigé un Livre blanc qui reprend des recommandations sur le financement de la recherche et la prévention du cancer. Les scientifiques demandent au prochain gouvernement de s'atteler d'urgence à formuler une approche structurée et une politique à long terme.
La Belgique se distingue plutôt bien en matière de soins de santé, mais des signes sont révélateurs d'un certain tassement. Le pays est ainsi passé cette année de la septième à la dixième place du classement européen Euro Health Consumer Index. "L'oncologie se trouve actuellement dans une situation particulière", explique le professeur Eric Van Cutsem, de l'Hôpital universitaire de Louvain. "Le nombre de patients cancéreux augmente et de nombreux traitements et de techniques innovants voient le jour. Comme les chances de survie ont également augmenté, le cancer a évolué vers une maladie chronique", ajoute-t-il.
Dans leur Livre blanc, les spécialistes demandent d'ailleurs de tenir compte de tous ces aspects au moment de constituer les budgets en soins de santé. La marge de croissance de ces prochaines années devra être suffisamment grande pour pouvoir faire face à ces évolutions. Quant à la prévention, le groupe de travail plaide pour des accords clairs entre le gouvernement fédéral et les communautés. Les deux parties devront notamment se concerter sur la répartition des coûts et la coordination des campagnes. Le groupe de travail veut également voir se renforcer la lutte contre le tabagisme, en introduisant entre autres des hausses de prix régulières et importantes des produits de tabac. L'offre d'accompagnement pour les fumeurs qui essayent d'arrêter doit également être améliorée.
Une attention particulière doit aussi être portée au dépistage.
Actuellement il y a un seul programme de dépistage du cancer du sein, mais d'autres doivent voir le jour. De tels programmes contribuent à faire baisser le taux de mortalité et permet aussi un usage plus efficace des médicaments. D'après les chercheurs, il est possible de diminuer de 15 pc la mortalité liée au cancer colorectal grâce à un programme de dépistage. Le Livre blanc plaide enfin pour un meilleur encadrement du patient qui passe notamment par un meilleur financement des soins palliatifs.