La mastectomie avec reconstruction immédiate (MRI) dans le cancer du sein (KS) est faisable en ambulatoire, même si cette façon de procéder suscite encore des réserves dans l’opinion. Si le bénéfice psychologique et financier en ont été démontrés, le taux des complications n’avait cependant pas encore été étudié.
Les auteurs new-yorkais l’ont fait en reprenant les observations des malades opérées entre 2000 et 2004 ; les suites ont été évaluées à partir des notes dictées lors des visites postopératoires, les complications étant distinguées en mineures (séromes, etc.) et majeures nécessitant une hospitalisation. L’indication essentielle de la MRI en ambulatoire était la motivation de la malade, mais aussi son jeune âge (dans cette série, moyenne de 46 ans), son bon état de santé, notamment absence de diabète, de problèmes cardiaques et de troubles de la coagulation, un bon état psychique et la présence d’une personne de l’entourage susceptible de s’occuper de la malade lors des premières nuits.
Trois chirurgiens ont réalisé en 4 ans chez 28 femmes, 29 MRI (un cas de KS bilatéral), dont 28 par la technique de l’ « expander » qui consiste à introduire sous les téguments une prothèse gonflable connectée à un réservoir de sérum permettant d’augmenter progressivement son volume jusqu’à ce qu’une prothèse définitive puisse remplacer la prothèse expansible dans la loge ainsi créée (en moyenne 400 ml). Le creux axillaire a été exploré 22 fois par la technique du ganglion sentinelle dont la positivité a entraîné un curage axillaire chez 5 malades. Les drains aspiratifs ont été enlevés le soir de l’intervention, et les malades sont sorties avec une ordonnance d’antalgiques et d’antibiotiques pour quelques jours.
Une seule malade (3 %) a dû être réopérée pour un saignement persistant, coulant par le drain et résistant à la compression, puis a reçu des transfusions (4 culots plus une transfusion de plaquettes), et a dû être hospitalisée 7 jours ; mais des complications mineures ont été observées 6 fois (21 %) : 3 séromes, 1 hématome et 2 cellulites et traitées lors des visites de contrôle. Aucune opérée ne s’est plainte de douleurs rebelles aux antalgiques et toutes ont pu reprendre une activité normale.
Ce taux de complications est comparable à celui des mastectomies pratiquées en ambulatoire sans reconstruction immédiate, et confirme que cette procédure est sûre et efficace sur des patientes bien ciblées.