Barbiers, coiffeuses et esthéticiennes sont à risques de cancer parce qu’ils manipulent fréquemment des teintures, réitère le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les teintures à cheveux et leurs composés favorisent «vraisemblablement» le développement du cancer, a établi un groupe d’experts réuni au début de l’année par le CIRC. Les 17 scientifiques provenant de sept pays identifient une série d’ingrédients, de colorants, clairement «cancérogènes pour l’humain» : 4-aminobiphenyl, oto-Toluidine, benzidine..
Certaines études établissent une corrélation probante entre ces composants et des tumeurs chez l’humain, le rat ou le chien, indiquent les membres du groupe de travail dont les conclusions trouvent écho dans le mensuel The Lancet Oncology. Toutefois, la communauté scientifique devra poursuivre ses recherches afin de démontrer sans ambiguïté la relation entre l’utilisation des teintures à cheveux et le cancer.
Chez les barbiers et les coiffeuses, l’accroissement du risque est néanmoins jugé significatif. Le CIRC maintient donc que l’exposition au produit durant le boulot dans les salons de coiffure est probablement cancérogène.
Et à la maison? Certains travaux tendent à tracer un trait d’union entre la boîte de colorant achetée à la pharmacie et la maladie. Mais les résultats ne sont pas scientifiquement valides. Pour l’heure, le Centre international de recherche sur le cancer évalue donc que l’utilisation privée du colorant ne peut pas être identifiée comme cancérogène.
Le cancer de la vessie est le plus cité dans la revue effectuée pour le CIRC.Les teintures permanentes représentent plus ou moins 80 % du marché. Les experts rappellent que l’utilisation de certains de leurs ingrédients a été interdite durant les années 70 à la suite d’études.