Le risque de cancer du sein est presque doublé chez les femmes ayant des taux sanguins élevés de certaines graisses d'origine industrielle (huile végétale partiellement hydrogénée, pains industriels, viennoiserie, gâteaux, chips, pâtes à pizzas...), selon une étude française.
Les effets défavorables de ces mauvaises graisses, appelées «acides gras trans», sur le plan cardiovasculaire sont connus depuis le début des années 1990, mais pas leur impact sur le cancer du sein.
Les chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et de l'Institut de cancérologie Gustave Roussy (région parisienne) dont les travaux sont parus le 4 avril en ligne dans la revue American Journal of Epidemiology, ont cherché à évaluer leur rôle sur le développement du cancer du sein en utilisant des prélèvements sanguins recueillis entre 1995 et 1998 parmi 25 000 femmes suivies dans le cadre de l'étude française E3N sur 100 000 femmes. Ainsi, 363 femmes ayant eu un cancer du sein après la prise de sang ont été ainsi été comparées à 702 indemnes.
Résultat: le risque de cancer du sein augmente avec la teneur en «acides gras trans», reflet de la consommation en produits manufacturés (ndrl transformés, plats préparés, etc). «Les femmes ayant des taux élevés «d'acides gras trans» dans le sang ont un risque d'avoir un cancer du sein presque doublé par rapport aux femmes ayant le taux le plus bas», selon l'étude.
«À ce stade, nous ne pouvons que recommander une diminution de la consommation de produits manufacturés, source "d'acides gras trans" d'origine industrielle», estiment les chercheurs.
«Il conviendrait de limiter les procédés industriels générant des «acides gras trans» (huiles végétales partiellement hydrogénées) encore utilisés, comme cela a été entrepris au Danemark depuis quelques années», notent-ils. Ils suggèrent également d'imposer un étiquetage des produits indiquant clairement la quantité ces «acides gras trans».
Par ailleurs, contrairement à ce qui été montré dans les études asiatiques, l'étude française ne montre pas d'effet protecteur des acides gras «oméga-3» d'origine marine contre le risque de cancer du sein, probablement en raison d'une consommation trop faible de poissons, selon les chercheurs.