Voici des citations du livre d'Erich fromm "L'art d'aimer". Très bon livre selon moi à lire et relire. Comme ça parle d'amour, je mets ça à la suite du texte de cet auteur que je ne connais pas. Je vais anoter en bleu parce que ça me tente, si quelqu'un veut s'intéresser et donner ses commentaires, il n'a qu'à prendre une autre couleur... " Parce que la foi et la puissance s'excluent mutuellement, il n'est pas une seule religion, un seul système politique qui, construit à l'origine sur la foi rationnelle, ne se corrompe et ne perde finalement la force qu'il détenait, lorsqu'il se fie à la puissance ou s'allie avec elle.
La foi exige courage, la capacité de prendre des risques, tout en se tenant prêt à accepter souffrances et désillusions. Qui prône la sécurité comme condition première de la vie ne peut avoir la foi ; qui s'isole dans un système de défense, ondé sur la distance et la possession, se constitue lui même prisonnier. Pour aimer, comme pour se laisser aimer, il faut avoir le courage de juger certaines valeurs comme étant d'importance ultime - et alors, de faire le saut et de tout miser sur elles.
Ce courage est très différent de celui dont Mussolini parlait avec vantardise quand il agitait le slogan : " vivre dangereusement". Son courage apparaît empreint de nihilisme et procède d'une attitude destructrice envers la vie : on consent à exposer sa vie gratuitement parce qu'on est incapable de l'aimer. Le courage du désespoir s'oppose au courage de l'amour, comme la foi dans la puissance s'oppose à la foi dans la vie.
(...)Pour que l'homme soit en mesure d'aimer, il faut qu'il réintègre la place suprême qui lui revient. Plutôt que de servir la machine, il doit être servi par elle. Il doit être habilité à partager l'expérience, à partager le travail, plutôt que, dans le meilleur des cas,à partager les profits. La société doit être organisée de telle façon que la nature sociale, la nature aimante de l'homme, ne soit pas disjointe de son existence sociale, mais ne fasse qu'un avec elle."
Voilà un texte qui me condamne particulièrement et qui n'avait pas retenu mon attention lors de pourtant nombreuses lectures. Je n'ai donc pas (ou très peu) de capacité d'aimer autant sur le plan psychologique, que sur le plan physique. Je n'ai plus cette force de supporter les désillutions et les souffrances, force qui devait être là lorsque j'étais plus jeune... -------------------------------------------------
p11 : “L'amour n'est pas un sentiment à la portée de n'importe qui :
il dépend de notre degré de maturité. (...)”
Le degré de maturité est difficillement évaluable pour et par soi-même. Je ne crois pas n'avoir jamais été très mature mais sait-on jamais, peut-être quelqu'un qui n'a plus les hormones adéquates est condidéré comme mature.
Quoiqu'il en soit, j'ai toujours trouvé que l'enfance et ses jeux était quelque chose de magique et de fascinant.
Conséquemment, j'ai toujours aimé joué avec les enfants et voir le monde à travers leurs yeux. Pour les responsabilités, j'étais moins doué.p16 : “Les gens pensent qu'il est simple d'aimer, mais qu'il est difficile de découvrir le bon objet à aimer ou qui les aimera.”
Oui et ce n'est pas si faux. Parce que si tu aimes une fille qui ne t'aime pas...alors tu es très mal pris p17 : “Toute notre culture se fonde sur un appétit d'achat, sur l'idée d'un échange mutuellement profitable. (...) «Attrayant» signifie d'habitude un joli paquet de qualités qui jouissent de popularité et sont recherchées sur le marché de la personnalité. (...)
Ainsi deux personnes tombent-elles amoureuses lorsqu'elles ont le sentiment d'avoir découvert le meilleur objet disponible sur le marché, compte tenu des limitations de leur propre valeur d'échange.”
Pas si sûr de cette dernière idée, je crois que ce qui fait que l'on tombe amoureux c'est un manque que l'on a en nous et on a l'illusion furtive que la personne en face de nous peut combler ce manque. Je crois que ça se passe au niveau subconscient aussi les idées d'échanges et de calcul conscient je n'y crois pas vraiment. C'est peut-être lorsqu'on ne croit plus à l'amour et que l'on devient cynique que ces calculs se passent mais ce n'est plus ce qu'on peut appeler tomber amoureux en ce cas.p18 : “Dans une culture où prévaut l'orientation commerciale et dans laquelle le succès matériel constitue la valeur éminente, il n'y a guère de quoi s'étonner que les relations amoureuses suivent le même modèle d'échange que celui qui gouverne le marché des affaires et du travail. (...)”
p 18 : “Si deux personnes qui sont étrangères, comme nous le sommes tous, laissent soudainement s'abattre le mur qui les séparait, et se sentent proches, se sentent une, ce moment d'unicité est une des expériences les plus vivifiantes et les plus émouvantes de la vie.
Il est d'autant plus merveilleux et miraculeux pour les personnes qui ont vécu séparées, isolées, sans amour.
Ce miracle de soudaine intimité est souvent facilité s'il s'associe à, ou est suscité par l'attraction et la consommation sexuelle.
Cependant, de par sa nature même, ce type d’amour n'est pas durable.
Les deux personnes s'accoutument l'une à l'autre, leur intimité perd de plus en plus son caractère miraculeux, jusqu'à ce que leur antagonisme, leurs déceptions, leur ennui mutuel, tuent ce qui a pu subsister de l'émoi initial.
Mais voila, au début elles ne se doutent de rien : elles prennent en effet l'intensité de l'engouement, cet état d'être «fou» l'un de l'autre, pour une preuve de l'intensité de leur amour, alors que cela ne fait que révéler le degré de leur solitude antérieure.”
“Il n'y a guère d'activité, d'entreprise, dans laquelle on s'engage avec des espoirs et attentes aussi démesurés, et qui pourtant échoue aussi régulièrement que l'amour.”
p 19 : “(...) il semble qu'il n'y ait qu'une seule façon efficace de surmonter l'échec de l'amour - c'est d'examiner les raisons de cet échec et d'étudier la signification de l'amour.”
p 20 : “(...) le succès, le prestige, l'argent, le pouvoir - nous consacrons la presque totalité de notre énergie à apprendre comment atteindre ces objectifs,
et nous n'en réservons quasi pas à apprendre l'art d'aimer.”
p 24 : “L'homme est doué de raison ; il est vie consciente d'elle-même ; il a conscience de lui-même, de son semblable, de son passé, et des possibilités de son avenir.
Cette conscience de lui-même comme entité séparée, la conscience de la brièveté de sa propre vie, du fait qu'il a été engendré sans sa volonté et qu'il meurt contre sa volonté, qu'il mourra avant ceux qu'il aime ou eux avant lui, la conscience de sa solitude et de sa séparation, de son impuissance devant les forces de la nature et de la société, tout ceci fait de son existence séparée, désunie, une prison insupportable.”
p 23 : “L'homme ne peut avancer qu'en développant sa raison, en trouvant une harmonie nouvelle (...)”
p 25 : “Le besoin le plus profond de l'homme est de surmonter sa séparation, de fuir la prison de sa solitude. (...)”
p 29 : (...) l'union au groupe constitue la façon prévalente de surmonter la séparation. (...)
Si je ressemble à quiconque, si je n'ai ni sentiments, ni pensées qui m'en distinguent, si je me conforme aux coutumes, usages vestimentaires et idées, au pattern du groupe, je suis sauvé ; sauvé de l'expérience effrayante de la solitude.”
p 105 : “Une foule grandissante de gens perdent leur autonomie et tombent sous la dépendance de ceux qui dirigent les grands empires économiques.
De la concentration des capitaux résulte un autre trait saillant du capitalisme moderne : la forme particulière que revêt l'organisation du travail.
Dans les entreprises fortement centralisées, la division absolue du travail a pour effet d'anéantir l'individualité du travailleur, d'en faire le rouage d'une machine.
Le capitalisme moderne a besoin d'hommes qui coopèrent uniment et en grand nombre, qui veulent consommer toujours davantage, et dont les goûts sont standardisés, facilement modelables et prévisibles.
D'hommes qui, tout en ayant le sentiment de rester libres et autonomes, de n'être soumis à aucune autorité, règle ou contrainte intérieure, acceptent cependant d'être commandés, d'exécuter ce que l'on attend d'eux, de s'insérer sans frictions dans la machine sociale.
D'hommes que l'on peut diriger sans violence, conduire sans chefs, mouvoir sans but, sinon celui de tenir sa place, d'être en mouvement, de fonctionner, de continuer d'avancer.”
p 151 : “Tant les penseurs radicaux que l'individu moyen sont des automates sans amour.”