Agence France-Presse
Paris
L'aspartame, utilisé pour donner une saveur sucrée à plus de 6000 produits allégés dans le monde, s'avère cancérigène chez le rat, selon une nouvelle étude scientifique qui pourrait conduire à réévaluer les risques liés à cet édulcorant.
Cette étude, dont les résultats ont été rendus publics jeudi par un institut de Bologne, «soulève de nouvelles questions sur les liens potentiels entre l'exposition à l'aspartame et la survenue de cancers, même si elle confirme l'absence de liens entre aspartame et tumeurs du cerveau», a indiqué vendredi l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa).
«Ces résultats préliminaires doivent encore être confirmés», ajoute l'Afssa, avant que l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) procède «à une réévaluation des risques liés à l'aspartame», ajoute l'Afssa dans un communiqué.
La Fondation européenne d'oncologie et de sciences environnementales B. Ramazzini installée à Bologne, a déclaré jeudi que les résultats de son étude conduite sur 1800 rats démontrent «pour la première fois que l'aspartame est un agent cancérigène».
Cet édulcorant est «capable de provoquer des lymphomes et des leucémies chez les rats femelles, y compris lorsqu'il est administré à des doses très proches de la Dose journalière admissible pour l'homme», ajoute dans un communiqué l'Institut, dont les travaux doivent paraître dans la revue médicale European Journal of Oncology.
Il appelle à «revoir rapidement la réglementation concernant l'usage de cet édulcorant de synthèse afin de mieux protéger la santé publique, en particulier celle des enfants».
L'Efsa a pour sa part jugé jeudi «inapproprié de suggérer des changements dans les régimes alimentaires des consommateurs concernant l'aspartame sur la base des informations actuellement disponibles», précisant qu'une évaluation commencerait «dès que l'ensemble des données aura été fourni» et qu'elle prendrait «vraisemblablement plusieurs mois».