Funkytown
Un film pour québécois qui vivaient leur vie de jeune adulte durant les années 72/80, avec des gens que nous connaissions durant la mode disco (que j'ai détesté profondément mais bon...)
Je met un peu l'histoire ici:
Un casting convaincant, un décor qui respecte parfaitement l’époque, une musique qui est un personnage en soi, Funkytown est définitivement un party réussi où l’humain gagne et perd. Ce film rappelle que le succès mal assumé peut faire plus de mal que de bien.
Patrick Huard dans le rôle de Bastien, inspiré de la chute de l’animateur vedette de l’époque Alain Montpetit, nous montre l’acteur de métier et de talent qu’il est. Son jeu tout en nuances fait à lui seul le succès du film. On y croit du début à la fin à son Bastien.
À ses côtés, il y a Paul Doucet, le Douglas Leopold de l’époque. Les premières images de l’homosexualité assumée. Il n’est pas bon, il est excellent. Tantôt exubérant, tantôt touchant, mais surtout réel. Et que dire de Raymond Bouchard en propriétaire du Starlight qui hait ce que l’arrivée du Parti québécois est en train de faire au Québec.
La trame politique du film est d’ailleurs un beau rappel à l’ordre et un retour à ces années où ça se passait en anglais à Montréal.
Daniel Roby, le réalisateur, a su éviter les pièges en se servant magnifiquement bien de la richesse des personnages qui jouent avec vérité et droiture. Résultat : nous sommes totalement transportés pendant deux heures dans ce Montréal vivant, libertin, libéral, qui savait prendre des risques.
Les François Létourneau en fils soumis qui explose au bon moment, Geneviève Brouillette en vedette déchue qui sait rebondir, Sophie Cadieux en secrétaire fidèle qui sait se dévoiler, et l’actrice Sarach Mutch en Adriana qui séduira totalement les cinéphiles sont tous des conditions gagnantes qui font de Funkytown un film à succès.
Il faut saluer le travail juste du réalisateur Daniel Roby, l’audace du producteur André Rouleau de Caramel Films, qui a cru à son projet et a su demander le budget qu’il fallait, 8 M$, car une période aussi riche ne pouvait pas se réaliser avec peu de moyens.
sources:Michelle Coudé-Lord.
Bref je croyais visionner un film vraiment très kitsh mais à ma grande surprise c'était très réaliste et vraiment intéressant, les personnages bien rendus aussi. Surprenant, je crois que j'avais un préjugé parce que Patrick Huard joue souvent dans des films plates.