Bien que les facteurs responsables de la forte incidence de cancer du sein dans nos pays industrialisés demeurent encore mal connus, de multiples études indiquent que l'alimentation exerce une influence déterminante sur le risque de développer ce cancer. Une étude récente suggère que la nature des gras alimentaires pourrait jouer un rôle important dans cette hausse de risque.
DES GRAS PRO-CANCÉREUXPlusieurs études de population suggèrent que la consommation élevée de matières grasses est associée à un risque accru de cancer du
. Cet effet est particulièrement prononcé pour la consommation de gras trans, des gras synthétiques produits par hydrogénation qui sont particulièrement abondants dans les aliments industriels : les études montrent que les femmes qui consomment le plus de ces gras trans ont un risque deux fois plus élevé d'être touchées par un cancer du sein .
Cependant, il est important de garder en tête que tous les gras ne sont pas égaux : certaines matières grasses, en particulier les gras monoinsaturés présents en grandes quantités dans l'huile d'olive ou encore les polyinsaturés oméga-3 associés aux graines de lin exercent de multiples effets positifs sur la santé.
L'augmentation du risque de cancer du sein associée à la consommation de matières grasses dépend donc non seulement de la quantité, mais, surtout, du type de gras présent dans l'alimentation.
HUILE D'OLIVE VS HUILE DE MAÏSDans le but d'examiner l'impact de différents gras sur le développement du cancer du sein, des chercheurs espagnols ont comparé l'effet d'une alimentation contenant soit de l'huile d'olive extra- vierge (comme source de gras monoinsaturés) ou de l'huile de maïs (comme source de gras polyinsaturés oméga-6). Les animaux ont été traités avec le 7,12- dimethylben(a)anthracene, une puissante substance cancérigène, et l'impact des deux types de gras sur le développement d'adénocarcinomes mammaires induits par ce toxique a par la suite été examiné et comparé à une alimentation contrôle faible en gras (2). Les chercheurs ont tout d'abord observé que les tumeurs mammaires étaient plus nombreuses et se développaient plus rapidement chez les animaux dont la nourriture était enrichie d'huile de maïs. À l'inverse, les tumeurs étaient plus petites, moins nombreuses et se développaient beaucoup moins rapidement chez les animaux qui recevaient de l'huile d'olive. Ces différences semblent liées aux effets diamétralement opposés de ces gras sur plusieurs processus impliqués dans la croissance des cellules cancéreuses mammaires. Par exemple, alors qu'une alimentation enrichie en huile de maïs stimule certaines protéines clés impliquées dans la prolifération incontrôlée de ces cellules, le régime basé sur l'huile d'olive réduit l'activité de ces protéines et favorise plutôt la mort des cellules par apoptose.
RÉSULTAT IMPRESSIONANTLa nature exacte des mécanismes impliqués dans ces effets différentiels demeure à être déterminée, mais le résultat final n'en demeure pas moins impressionnant : il est possible de modifier considérablement l'agressivité des cellules cancéreuses du
simplement en utilisant l'huile d'olive comme corps gras.
Les gras monoinsaturés ainsi que les composés phénoliques présents dans l'huile d'olive extra-vierge sont depuis longtemps reconnus comme une composante essentielle de la prévention des maladies cardiovasculaires. La protection contre le développement du cancer du sein, telle qu'observée dans l'étude mentionnée ci-haut, souligne que les bienfaits de cette huile ne se limitent cependant pas à la santé du cœur, mais qu'elle joue plutôt un rôle capital dans la prévention des maladies chroniques en général.