Il y a quelques semaines Michael Douglas a révélé qu’il était atteint d’une tumeur à la langue au stade quatre. « J’aurais préféré être au stade un », a confié dans une émission de TV américaine le mythique interprète de Gordon Gekko, héros du film « Wall Street ».
Comme chacun d’entre nous, Michael Douglas sait que plus un cancer est détecté tôt, plus le patient a de chances de guérir. Enjeu clé de la lutte contre le cancer, le dépistage précoce a fait hier un pas en avant. Une équipe de chercheurs français de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a en effet découvert l’existence d’un marqueur biologique commun à 11 cancers. Menée auprès de 1300 patients, cette étude montre que toutes les tumeurs — qu’elles soient mammaires, du poumon, du côlon etc. — sont « équipées » de cette « étiquette » commune, baptisée par les scientifiques « récepteur de FSH ». L’espoir des chercheurs réside à présent sur la possibilité de reconnaître le plus tôt et le plus facilement possible cette étiquette afin de proposer aux patients des traitements dès l’apparition de cette maladie.
Beaucoup de chemin à parcourir
La course contre la montre vaut la peine: 147200 personnes décèdent chaque année en France des suites d’un cancer. Des tests de dépistage précoces existent déjà pour certaines pathologies comme le cancer du sein ou celui du côlon. Mais avec la découverte des chercheurs de l’Inserm, ce serait onze cancers que les médecins pourraient prendre en charge à leurs tout débuts. Pour l’instant, les scientifiques mènent leurs recherches sur des souris. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour que les malades puissent bénéficier un jour de cette découverte. Mais comme l’histoire récente de la cancérologie le montre, la science avance parfois à pas de géants.