2006-03-27
Quatre-vingt-dix pour cent des patients cancéreux ignorent totalement les nouveaux traitements novateurs qui, selon des spécialistes, pourraient transformer le cancer en une maladie chronique
- Le manque de connaissance de la part des médecins et des patients inquiète
ZURICH, Suisse, le 27 mars /CNW-PRN/ - Selon les résultats d'un sondage publiés aujourd'hui, neuf patients sur dix qui souffrent d'un cancer en Europe n'ont jamais entendu parler d'une percée majeure dans le traitement de cette maladie, à savoir l'antiangiogenèse. Cependant, 70 % des oncologues qui ont répondu au sondage croient que les patients et leurs médecins traitants devraient en savoir davantage sur l'antiangiogenèse, car celle-ci marque la naissance d'une nouvelle ère dans le traitement du cancer. En fait, la moitié des oncologues interrogés croient même que l'antiangiogenèse pourrait faire du cancer une maladie soignable dont les gens ne mourront plus, non que le pronostic de mort soit si fréquent.
L'antiangiogenèse est un nouveau traitement novateur qui consiste à priver la tumeur de l'irrigation sanguine dont elle a besoin pour croître. Le premier médicament antiangiogénique, Avastin(MD) (bevacizumab), a été lancé l'année dernière pour le traitement du cancer colorectal avancé; il est le seul agent antiangiogénique à avoir constamment démontré un avantage par rapport à la survie pour les trois types de tumeurs les plus courants : le cancer colorectal, le cancer du sein et le cancer du poumon non à petites cellules.
Nick Thatcher, professeur d'oncologie à l'Université de Manchester, Christie Hospital, au Royaume-Uni, a déclaré : "Nous entrons dans une nouvelle ère dans le traitement du cancer avec la venue de traitements anticancéreux novateurs; il est donc important que les patients et leurs médecins comprennent le potentiel de ces nouveaux traitement au chapitre du prolongement de la vie."
Le sondage a été réalisé auprès de 500 oncologues et patients au Royaume-Uni, en France, en Espagne, en Italie et en Allemagne. Il a révélé que les patients connaissent peu les nouveaux traitements anticancéreux : 40 % ont admis se sentir totalement ignorants des percées technologiques qui pourraient les aider à vaincre leur maladie. Ce manque d'information concerne tant les patients que les médecins; ces derniers reconnaissent qu'il est important que les patients soient au courant des plus récentes technologies qui pourraient les aider dans leur lutte contre la maladie.
Le docteur Jesme Baird, directeur des Soins aux patients à la Roy Castle Lung Foundation, membre de la Global Lung Cancer Coalition, a émis le commentaire suivant : "De telles statistiques révèlent un fossé entre les patients cancéreux et les médecins en matière d'information concernant les nouvelles percées sur le plan des traitements; nous savons toutefois que les gens qui combattent le cancer traversent tellement d'émotions qu'ils ont besoin de croire en l'avenir. Le dialogue entre le patient et son médecin est essentiel à la prise d'une décision éclairée."
Accès : Besoin de meilleurs soins
Le sondage a également démontré qu'une majorité d'oncologues croit qu'il faudrait élargir l'accès aux nouveaux traitements anticancéreux, particulièrement en raison de l'insatisfaction des patients et des médecins au sujet des chimiothérapies traditionnelles.
"Il est essentiel que nous collaborions avec les autorités et les organismes de réglementation en santé afin d'assurer un meilleur accès à ces nouveaux traitements novateurs", a déclaré le Dr Jesme Baird. "Les patients cancéreux dépendent tellement des nouvelles technologies pour avoir l'espoir en un meilleur avenir, et nous voulons qu'ils vivent suffisamment longtemps pour en profiter. Cela signifie que les nouveaux traitements doivent être disponibles à ceux qui en ont besoin."
Un récent rapport publié par le Karolinska Institutet, en collaboration avec la Stockholm School of Economics, faisait état de vives inégalités sur le plan de l'accès aux traitements anticancéreux dans l'ensemble de l'Europe. Cette recherche, intitulée "A pan-European comparison regarding patient access to cancer drugs" (comparaison pan-européenne concernant l'accès des patients aux médicaments anticancéreux), a découvert que,
malgré les actions bénéfiques éprouvées des nouveaux traitements novateurs, la rapidité à laquelle les patients y ont accès dépend en grande partie du pays où ils vivent. Les résultats d'attitudes dans ce sondage confirment les résultats du rapport Karolinska, appuyant davantage la demande des médecins et des patients en ce qui a trait à des modifications aux lignes directrices relatives à l'accès aux traitements.
Note aux rédacteurs :
Faits saillants du sondage
- Dans le cadre du sondage, 500 oncologues et patients cancéreux ont été interrogés au Royaume-Uni, en France, en Espagne, en Italie, et en Allemagne; le sondage a été commandité par Roche.
- Information à propos du traitement
- Deux patients cancéreux sur cinq ne pouvaient nommer avec certitude le traitement qu'ils recevaient au moment du sondage.
- Le tiers des patients ont déclaré qu'ils n'ont pas activement cherché de l'information additionnelle sur les traitements après le diagnostic.
- Attentes relatives aux traitements en général et à l'antiangiogenèse en particulier
- 70 % des médecins sont insatisfaits des chimiothérapies traditionnelles.
- La majorité des patients interrogés souhaitaient que leur traitement actuel les aide à vivre plus longtemps sans compromettre leur qualité de vie dans la mesure du possible.
- Seulement 11 % des patients se disaient confiants que leur traitement leur permettrait de vaincre leur maladie au moment de leur diagnostic; bien que 100 % des patients atteints d'un cancer avancé et traités par antiangiogenèse sont optimistes en ce qui a trait aux bienfaits potentiels.
- 60 % des patients croient que les percées en matière de traitement transformeront le cancer d'une maladie aigue en une maladie chronique d'ici trois à cinq ans.
- Une grande proportion des médecins interrogés croit que l'utilisation répandue de l'antiangiogenèse pourrait faire en sorte que le cancer devienne une maladie chronique, avec laquelle les patients pourraient vivre.
- Une vaste majorité des médecins interrogés (82 %) croit fermement que l'antiangiogenèse pourrait être efficace en adjuvant, autrement dit après une intervention chirurgicale pour augmenter l'action bénéfique de la chimiothérapie. Cependant, la réalisation de cette attente dépend de l'accès des patients aux nouveaux traitements.
A propos d'Avastin
Avastin est le premier traitement qui inhibe l'angiogenèse, formation des vaisseaux sanguins qui alimentent les tissus cancéreux en nutriments et en oxygène. Avastin cible une protéine naturellement présente dans l'organisme appelée facteur de croissance de la vascularisation endothéliale (VEGF), médiateur clé dans la formation de vaisseaux; il bloque ainsi l'irrigation sanguine essentielle à la croissance de la tumeur et à sa propagation dans l'organisme (métastases).
En Europe, Avastin est approuvé comme traitement de première intention chez les patients atteints d'un carcinome métastatique du côlon ou du rectum, en association avec une chimiothérapie par le 5-fluorouracile-acide folinique intraveineux ou le 5-fluorouracile-acide folinique-irinotécan intraveineux. La FDA a accordé une procédure d'examen accéléré à Avastin, qui a ensuite été mis sur le marché en février 2004 aux Etats-Unis.
Dans l'étude pivot de phase III, l'ajout d'Avastin à la chimiothérapie (irinotécan/5-fluorouracile/leucovorine) a permis un prolongement significatif de la survie, de cinq mois en moyenne (20,3 mois contre 15,6 mois), chez des patients atteints de cancer colorectal métastasique n'ayant jamais reçu de traitement préalable. Avastin a également permis une augmentation considérable de la période sans progression de la maladie, comparativement aux patients traités par la chimiothérapie seule (10,6 mois contre 6,2 mois). Dans une autre étude de phase III, réalisée par l'Eastern Cooperative Oncology Group (ECOG), Avastin a également démontré une prolongation considérable de la survie lorsqu'il était ajouté à une autre chimiothérapie fréquemment prescrite (oxaliplatine/5-fluorouracile/leucovorine).
Avastin a également une action bénéfique chez les patients atteints d'un cancer colorectal très avancé qui sont trop malades pour tolérer une chimiothérapie agressive traditionnelle. L'ajout d'Avastin à une forme moins agressive de chimiothérapie a permis de prolonger de quatre mois la période sans progression du cancer, comparativement à la chimiothérapie seule (une prolongation de 67 % de la survie sans progression de la maladie).
Roche et Genentech mènent un vaste programme clinique étudiant l'utilisation d'Avastin en association avec des chimiothérapies dans les cas de cancer colorectal avancé, ainsi que son élargissement comme agent adjuvant (post-opératoire). Etant donné que le mécanisme d'Avastin s'avère très intéressant pour le traitement de plusieurs tumeurs malignes, Roche et Genentech, étudient également ses bienfaits cliniques potentiels contre le cancer du sein, le cancer du poumon, le cancer du pancréas, le cancer des ovaires, l'hypernéphrome et bien d'autres. On prévoit une participation d'environ 15 000 patients aux essais cliniques au cours des prochaines années dans le monde.
Roche
Etabli à Bâle, en Suisse, Roche est l'un des groupes de soins de santé les plus innovants au monde. Il concentre ses activités sur les produits pharmaceutiques et diagnostiques. En tant que fournisseur de produits et de services novateurs destinés à la détection précoce, à la prévention, au diagnostic et au traitement de maladies, le groupe combat sur plusieurs fronts pour améliorer la santé et la qualité de vie de la population. Roche est l'un des chefs de file mondiaux sur le marché des produits pour diagnostic et le premier fournisseur de médicaments destinés aux domaines de la cancérologie et de la médecine de transplantation. Roche occupe également une position de premier plan en virologie. En 2005, le chiffre d'affaires de la division pharmaceutique a totalisé 27,3 milliards de francs suisses, tandis que la division diagnostique a inscrit un chiffre d'affaires de 8,2 milliards de francs suisses. Roche emploie quelque 70 000 personnes dans 150 pays et a conclu des alliances stratégiques avec de nombreux partenaires; elle détient notamment une participation majoritaire dans Genentech et Chugai. Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur le groupe Roche, veuillez consulter son site Internet (www.roche.com).