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 Un peu d'empathie s.v.p.

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Denis
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MessageSujet: Re: Un peu d'empathie s.v.p.   Un peu d'empathie s.v.p. Icon_minitimeDim 18 Mai 2014 - 18:44

Les infirmières de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, à Montréal, distribuent à tous les patients atteints du cancer un questionnaire pour détecter les symptômes de détresse.

Un texte de Michel RochonTwitterCourriel

Ce questionnaire permet aux infirmières de mieux soigner leurs patients. Elles peuvent ainsi intervenir rapidement pour soulager la détresse, un état nuisible au traitement du cancer, et souvent négligé.

Il s'agit là d'une initiative du Centre d'excellence en soins infirmiers (CESI) de l'hôpital montréalais.

Un mal souvent silencieux

Plus de 187 000 Canadiens ont reçu un diagnostic de cancer l'an dernier. Quel que soit le type de cancer, chaque personne réagit différemment à une telle annonce.

La plupart du temps, les patients n'osent pas parler ouvertement de leur détresse avec les équipes soignantes. Les causes peuvent être multiples : problèmes psychologiques, financiers ou familiaux.

L'infirmière Cécile Mathurin, qui traite entre autres des patients souffrant de leucémie, trouve que le questionnaire est vraiment utile.
« Lorsque le patient admet et partage qu'il souffre d'une détresse psychologique face à sa maladie, l'infirmière peut intervenir plus efficacement et s'attaquer au problème en offrant des soins appropriés pour que le patient prenne en main sa situation. » — Cécile Mathurin

L'infirmière peut donc agir rapidement et même recommander d'autres ressources appropriées, comme l'aide d'un travailleur social ou d'un psychothérapeute.
« Tu sais que tu ne seras pas jugée, parce qu'ils ont osé venir à toi te demander [...] comment tu te sentais. C'est un geste qui m'a beaucoup aidée. » — Danielle Plourde, une patiente souffrant de leucémie

Le fait de pouvoir se libérer des émotions négatives intenses et du désarroi entourant l'annonce d'un cancer aide au traitement. Plusieurs études cliniques font d'ailleurs un lien entre l'amélioration des symptômes de détresse et le pronostic des patients atteints du cancer.
« Nous avons maintenant des études qui nous disent que si le patient suit à la fois tous les traitements et qu'il est capable d'apprendre à gérer ses différents symptômes de détresse, on pourrait influencer positivement la survie du patient. » — Louise Compagna, du programme-clientèle d'oncologie

Le Centre d'excellence en soins infirmier de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, qui célèbre son dixième anniversaire, a fait, au fil des ans, des percées dans le soulagement de la douleur pour les patients en chirurgie et dans la réduction de la contention et des chutes, entre autres.

Dans le cas du dépistage de la détresse chez les patients souffrant du cancer, d'autres établissements, dont le Centre hospitalier universitaire de Québec, font également de la recherche. L'Hôpital Maisonneuve-Rosemont se donne comme objectif d'harmoniser les pratiques de soins pour en arriver à une approche universelle du dépistage de la détresse du cancer.
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Denis
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MessageSujet: Re: Un peu d'empathie s.v.p.   Un peu d'empathie s.v.p. Icon_minitimeJeu 9 Jan 2014 - 16:12


Cancer : la nécessaire empathie des médecins
Mots clés : cancer
Par figaro iconAnne Prigent - le 09/01/2014
L'objectif est de pratiquer une médecine plus humaine qui écoute et accompagne au mieux les malades.

«J'ai eu la chance incroyable de tomber sur (ou plutôt de choisir) un cancérologue exceptionnel: humain, charmant, empathique, à l'écoute de tous mes mots et maux (…). Malheureusement, pour avoir rencontré et entendu bon nombre de malades, je sais qu'il n'en est pas de même pour tous. Souvent débordés, fatigués, usés, les médecins font avant tout leur métier: soigner et essayer de sauver leur patient. (…) Les cancérologues finissent par oublier qu'ils ont face à eux des êtres humains qui respirent, vivent, pensent, souffrent.» Ce témoignage de Catherine Chayenko Cerisey sur son blog «Après mon cancer du sein» nous rappelle combien la relation entre le malade et son médecin est essentielle mais également complexe.

Une équipe de l'université de Rochester, aux États-Unis, vient de mener une étude originale sur ce sujet difficile. L'objectif de ce travail, publié dans la revue Health Expectations , est d'établir un catalogue des mots et attitudes des médecins en analysant les enregistrements audio de consultations en cancérologie afin d'élaborer un support pour enseigner la compassion. Un terme que la plupart des spécialistes français interrogés par Le Figaro préfèrent remplacer par celui d'empathie. «Le terme compassion (comme «sympathie») signifie que le médecin souffre avec le patient et perd la bonne distance thérapeutique. Et dans ce cas, c'est un peu comme si un naufragé coulait avec sa bouée», explique le professeur Pascal Hammel, gastro-entérologue spécialisé en cancérologie digestive à l'hôpital Beaujon à Clichy. «Souffrir avec les malades risque de mettre en danger les cancérologues et donc les malades», insiste le professeur Jean-François Morère, vice-président de la société de psycho-oncologie qui rappelle que 30 % des internes en cancérologie présentent de signes de burn-out. Compassion ou empathie, derrière ces mots se cache une même réalité: une médecine plus humaine qui écoute et accompagne les patients.
L'impulsion des patients

En France, le changement s'est opéré sous la pression des malades atteints de cancer. «La consultation d'annonce qui prévoit des temps de discussions et d'explications sur la maladie et ses traitements a été élaborée suite aux demandes des patients au cours des États généraux de la Ligue contre le cancer», rappelle le professeur Henri Pujol, ancien président de la Ligue. Ce dispositif, mis en place dans les hôpitaux dans le cadre du plan cancer 2003-2009, a essayé de formaliser l'annonce du diagnostic du cancer. Car, comme le rappelle le professeur Jean-Louis Pujol, cancérologue au CHU de Montpellier, «s'il n'existe pas de bonnes façons d'annoncer une mauvaise nouvelle, certaines sont meilleures que d'autres».

Ainsi, chaque médecin sait aujourd'hui que les mauvais résultats ne s'annoncent pas par téléphone, ni dans les couloirs, que le charabia médical est à proscrire, qu'il ne faut pas mentir… Cette connaissance permet d'éviter de grossières erreurs de communication mais ne garantit pas pour autant l'établissement d'une relation empathique. «La compassion ne se résume pas à trois formules apprises. C'est un travail sur soi», explique le professeur François Goldwasser, chef du service de cancérologie de l'hôpital Cochin à Paris. «Si le médecin applique des techniques de communication sans empathie, cela pourra même se révéler pire pour le patient, qui fera très bien la différence», poursuit-il. Derrière les mots, le médecin sera souvent trahi par son langage corporel. Les attitudes, les silences, les regards se révèlent tout aussi importants dans la communication. Le médecin qui passe plus de temps derrière son ordinateur à remplir le dossier du patient qu'à lui parler fait autant de mal que celui qui va lâcher: «À votre place, je me ferais du souci.»

Mais au fond, la rudesse de certains médecins, leur refus de laisser de la place à l'émotion, leur tendance à se cantonner aux traitements est aussi un mécanisme de défense de leur part. «Nous n'avons pas tous les mêmes aptitudes naturelles à l'empathie, mais nous pouvons les développer en observant, en acquérant une méthodologie d'écoute et de dialogue pour apprendre à apprécier au mieux l'état émotionnel du patient, décrypter ce qu'il veut savoir et peut entendre…», explique Pascal Hammel.

Car derrière les mots, il y a aussi des résultats. «Une étude de 2010 a prouvé que l'empathie augmentait la survie de malades atteints d'un cancer du poumon avec métastase», affirme François Goldwasser. Dans cette étude, les malades accompagnés, dès l'annonce du diagnostic, par une équipe de soins palliatifs avaient une meilleure qualité de vie, étaient moins dépressifs et survivaient trois mois de plus que les patients qui n'étaient pas accompagnés.

Une formation pour les médecins par les jeux de rôle

Au CHU d'Angers, les soignants pratiquent des jeux de rôle pour se former à la consultation d'annonce d'un diagnostic grave. Dans son bulletin de décembre, l'Ordre des médecins consacre un article à cette méthode originale. Mis en place en 2011, le programme a pour objectif de former les internes, chefs de clinique et jeunes médecins à la consultation d'annonce d'un diagnostic de cancer. Face à eux, les comédiens qui simulent les patients sont des professionnels de santé issus de la troupe de théâtre de l'hôpital.

À Montpellier, c'est la faculté qui a noué un partenariat avec l'École supérieure d'art dramatique pour former tous les étudiants de quatrième année. Mais ces expériences sont encore trop rares. Et nous sommes bien loin d'appliquer les méthodes de certaines facultés américaines qui inversent les rôles. Les étudiants doivent suivre le parcours du patient. Les futurs médecins peuvent ainsi se rendre compte combien il est difficile de se sentir dépendant et vulnérable.
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MessageSujet: Re: Un peu d'empathie s.v.p.   Un peu d'empathie s.v.p. Icon_minitimeLun 20 Fév 2012 - 14:42

Bravo pour cet article rempli d'espoir... love
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Denis
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MessageSujet: Re: Un peu d'empathie s.v.p.   Un peu d'empathie s.v.p. Icon_minitimeLun 20 Fév 2012 - 12:18

MONTRÉAL – Après avoir remporté une bataille contre la machine bureaucratique, Karine Tremblay est maintenant en voie de remporter la guerre qu'elle mène contre un cancer du cerveau depuis décembre 2010.

Enceinte de cinq mois, le calvaire de Mme Tremblay avait débuté à la veille de Noël, lorsqu'elle a appris qu'elle souffrait de cette terrible maladie. Souhaitant néanmoins mener à terme sa grossesse, la jeune femme avait décidé de renoncer à certains traitements pour protéger son bébé, qui était finalement né prématurément, au mois de mars.

La résidante de Saint-Eustache, dont le nez, l'œil et le cerveau étaient atteints par le cancer, avait dû subir deux opérations, en janvier puis en mars, et elle avait notamment dû être amputée du nez.

«Au début, c'était juste un bouton, mais à un moment donné, ma peau est devenue cancérigène. C'est pourquoi je n'ai plus mon nez. Ils ont été obligés de l'enlever», raconte la jeune femme, dont l'espérance de vie était de deux mois si elle refusait de passer sous le bistouri.

Peu de compassion

Son conjoint avait quitté son travail pour prendre soin d'elle, mais le couple s'était vu refuser les prestations d'aide sociale et le remboursement des médicaments, pour un montant de 1 500 $ par mois parce que Mme Tremblay, entre les opérations et les traitements, avait omis de déclarer que son conjoint vivait dorénavant sous le même toit qu'elle.

Peu de temps après que l'histoire eut été révélée par TVA Nouvelles en septembre dernier, la ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Julie Boulet, avait promis que l'État allait rectifier la situation, ce qui a été fait. Le couple dispose maintenant de 1 300 $ par mois pour vivre.

Le courage d'une mère

Karine Tremblay a récemment appris qu'elle était en rémission. «Je l'ai battu! C'est vrai!», s'exclame celle qui avait entendu certains lui dire « ben non, peut-être que tu ne t'en sortiras pas » quand elle affirmait haut et fort qu'elle allait s'en tirer. Ils avaient sous-estimé la détermination de la jeune mère qui tenait à tout prix à voir son fils grandir. «Il faut toujours s'accrocher à quelque chose. Penser à quelque chose qu'on aime», explique-t-elle, certaine que son désir d'être aux côtés de son petit Gabriel lui a permis de guérir.

«C'est peut-être "quétaine", mais il faut écouter son cœur, pas ce que les gens disent», estime cette survivante qui souhaite rendre hommage aux infirmières et aux médecins du CHUM qui ont su lui donner une bonne dose de courage.

«Tous les jours, ils m'encourageaient et chaque jour je revenais et j'étais découragée en raison de la perte de cheveux et tout le reste. Ils me remontaient le moral», confie celle qui espère maintenant que des plasticiens reconstruiront son nez au cours des prochains mois.

De nombreux cas

Chaque année, 1 200 personnes sont frappées au Québec par un cancer ORL, qui s'attaquent à la langue, le nez et la gorge.

Selon le Dr Apostolos Christopoulos, chirurgien en oncologie au CHUM, les individus atteints par ce type de cancer sont de plus en plus jeunes.

Les avancées ayant été effectuées grâce à la recherche permettent toutefois à 60 % de ceux-ci de s'en sortir.

«On arrive à les sauver, mais aussi à préserver leurs fonctions de manger, de parler et à avoir des résultats esthétiques», indique le spécialiste de la chaire de recherche Azar-Angélil.

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MessageSujet: Re: Un peu d'empathie s.v.p.   Un peu d'empathie s.v.p. Icon_minitimeJeu 22 Sep 2011 - 17:38

Je suivais cette histoire, pauvre petite, elle est toute jeune, toute menue. J'avais les larmes aux yeux de voir ceci aux nouvelles.
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Denis
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MessageSujet: Re: Un peu d'empathie s.v.p.   Un peu d'empathie s.v.p. Icon_minitimeJeu 22 Sep 2011 - 13:52

MONTRÉAL - La jeune mère atteinte d'un cancer du cerveau qui se battait avec le gouvernement après avoir perdu ses prestations d'aide sociale, recevra finalement de l'argent.

Karine Tremblay a demandé de la compassion aux fonctionnaires du ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale, dans un reportage de TVA Nouvelles; on a finalement entendu son cri du cœur.

La femme de 34 ans a eu le nez amputé à cause de ce cancer. En mars, elle a omis de déclarer que son conjoint, qui est aussi son aidant naturel, vivait désormais sous le même toit qu'elle.

Le ministère lui a alors retiré ses prestations d'aide sociale; son chèque de 876 $ a été amputé. De plus, on lui a appris qu'elle doit maintenant débourser 1500 $ par mois en médicaments, puisqu'ils ne sont plus couverts.

On lui apprend aussi qu'elle doit rembourser 5000 $ au gouvernement. «Elle [la fonctionnaire] m'a dit qu'elle devait rentrer ça dans la machine et que c'était la machine qui décidait», a raconté Karine.

Depuis, le dossier a progressé, lentement. La ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale avait promis d'intervenir. Karine Tremblay dit qu'elle a tenu promesse.

La ministre de l'Emploi, Julie Boulet, lui a même parlé personnellement. «Je lui ai dit que dans un premier temps il n'y aurait pas de coupures à sa situation sur son chèque pour le mois de septembre.»

Depuis, le ministère paie de nouveau pour les médicaments et le lait pour son bébé. La dette de 5000$ a été effacée. Aujourd'hui, Karine Tremblay continue de subir d'autres traitements de chimiothérapie à l'hôpital Notre-Dame. Le couple n'a plus d'argent et dit survivre avec l'aide de bienfaiteurs.

Karine Tremblay doit bientôt rencontrer quelqu'un du ministère pour lui expliquer de quelle façon elle peut obtenir de l'argent. «Si elle va chercher par son rapport d'impôt, le crédit d'impôt, on va lui payer son transport médical, lui rembourser ses frais de stationnement», a expliqué Julie Boulet.

Le ministère devra également régler le dossier de son conjoint, Steve Pépin. Il est toujours à ses côtés et a dû quitter son emploi qu'il occupait depuis 10 ans pour prendre soin de Karine Tremblay. Il aimerait être considéré comme aidant naturel. «Mes paiements, je ne peux plus les faire», a-t-il dit.

Enfin, la ministre a passé un mot d'ordre à ses fonctionnaires. «On essaie d'avoir le plus d'humanisme possible dans les interventions avec une clientèle comme ça», a-t-elle dit.
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MessageSujet: Re: Un peu d'empathie s.v.p.   Un peu d'empathie s.v.p. Icon_minitimeSam 17 Sep 2011 - 14:25

Encore et toujours sans doute une questions d'argent , le traitement est peut être onereux et là en plus question d'assurance car si le patient decede des suites de ce traitement , ils doivent avoir peur que ses proches attaquent en justice et que cela leur coute soit des sous soit une mauvaise reputation ..
C'est malheureux pour ce monsieur
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MessageSujet: Re: Un peu d'empathie s.v.p.   Un peu d'empathie s.v.p. Icon_minitimeVen 16 Sep 2011 - 16:15

Ouf où est le sentiment humain dans cette bureaucratie.

Le 28 j'ai de gros examens (coloscopie longue en fait) et je commence déjà à stresser un peu. Alors je comprends bien Denis tes craintes. Je réussis à chasser le stress (inutile de stresser avant hein)
Mais bon ces coloscopies ont détecté le crabe à temps en moi. Donc j'arrête ça tout de suite ce stress débile. Tout ira bien, et ça prend 10 ans avant qu'un polype devienne cancéreux, alors je n'ai rien à
craindre, ça fait 5 ans!!!!!!!!!!!




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Denis
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MessageSujet: Re: Un peu d'empathie s.v.p.   Un peu d'empathie s.v.p. Icon_minitimeVen 16 Sep 2011 - 14:07

Il lutte depuis des années contre un myélome agressif, mais aujourd'hui, il doit d'abord l'emporter contre les autorités sanitaires. Un protocole international l'empêche en effet d'accéder à une molécule très prometteuse, sa dernière chance de survie en fait.
Face à la maladie qui gagne chaque jour du terrain, Pascal Foucher continue de se battre farouchement. A 52 ans, il vit depuis cinq ans avec un terrible cancer du sang, un myélome. Avec une volonté farouche de s'en sortir, il est devenu, comme il le dit lui-même avec un humour dont il ne se départit guère, « un grand professionnel de la chimio ».

Une nouvelle molécule prometteuse, le pomalidomide
Il a ainsi derrière lui six protocoles mais aussi une double auto-greffe et, enfin, une allogreffe (soit la greffe de cellules souches d'un donneur compatible) en décembre 2010. Une résistance physique hors norme lui a permis d'endurer tous ces traitements très lourds.

Mais aujourd'hui, la maladie les a tous mis en échec. Ce grand amateur de vélo est trahi par ce corps qui le fait souffrir de terribles douleurs osseuses. Et « ma date de péremption semble plus proche qu'à l'accoutumée », dit-il.

Comment vivre avec la conscience aigüe que la mort s'approche à grands pas ? A chacun sa réaction. Avec Pascal Foucher, pas de résignation. D'autant plus que son oncologue à Nantes lui a fait part de l'existence d'une nouvelle molécule très prometteuse, le pomalidomide.

Mais voilà : les instances internationales ont décidé que les malades allogreffés ne peuvent y accéder, faute d'un système immunitaire suffisamment costaud pour y résister. Pascal Foucher est donc doublement pénalisé. Il a subi une allogreffe aussi pénible que risquée, qui a finalement échoué, et qui l'empêche aujourd'hui de bénéficier de la dernière innovation thérapeutique.

Un groupe Facebook : « Fuck the crab, eat the rest »
Plusieurs oncologues lui assurent que ce protocole pourrait être testé sur lui. De toute façon, « l'administration de ce traitement ne présente pas un risque plus grand que l'allogreffe que j'ai déjà subie… », constate-t-il.

Pascal Foucher est donc prêt à signer toutes les décharges du monde pour bénéficier de ce traitement de la dernière chance.

Père de trois enfants, l'homme se bat avec toutes les armes possibles : il a d'ores et déjà entamé une campagne de presse pour alerter l'opinion publique sur son cas ; sur son blog, il relate chaque jour l'avancée de ses démarches – par exemple, la dernière lettre qu'il vient d'envoyer au président de la république ; et il a créé un groupe Facebook, « Fuck the crab, eat the rest », qui compte presque déjà 1 500 membres, prêts à soutenir son combat.

Une autorisation temporaire attribuée par l'Afsapps
Pascal Foucher veut accéder coûte que coûte à ce protocole :

« Il faudrait a priori qu'une ATU, une autorisation temporaire, soit attribuée par l'Afssaps [Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, ndlr] en fin d'année, sous couvert d'une décision ministérielle. »


Sauf que le temps presse. Les autorités sanitaires sauront-elles déroger rapidement à un protocole international, pour autoriser l'expérimentation de ce nouveau traitement sur un malade allogreffé ? Si finalement cela s'avérait un succès, la science trouvera elle aussi un bénéfice à cette expérimentation.

Pascal Foucher est en pleine possession de ses facultés, et il est donc prêt à engager sa seule responsabilité pour sauver sa vie. Comment ne pas entendre sa requête ?

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Il me semble aussi que si on fait signer une décharge sur les conséquences, ça serait correct...c'est sa vie après tout.
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MessageSujet: Re: Un peu d'empathie s.v.p.   Un peu d'empathie s.v.p. Icon_minitimeVen 9 Sep 2011 - 13:43

ouais , cela me confirme que la bureaucratie tue l'humain , quelle tristesse , j'espere que cette jeune femme sera aidée ..
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Denis
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MessageSujet: Re: Un peu d'empathie s.v.p.   Un peu d'empathie s.v.p. Icon_minitimeMer 7 Sep 2011 - 20:39

MONTRÉAL – Karine Tremblay est une jeune maman atteinte de deux cancers. Le gouvernement lui a refusé l'aide sociale, car elle aurait omis de déclarer que son conjoint devenait aidant naturel. Mais à la suite du reportage de TVA Nouvelles diffusé lundi, il s'est engagé à l'aider.

«C'est une situation inacceptable. J'ai demandé au ministère de faire une analyse fine, de me rendre des comptes, et assurément, on sera là pour aider et soutenir la jeune dame», a déclaré la ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Julie Boulet.

Opérée en janvier pour une tumeur cancéreuse logée dans son nez, Karine avait dû être amputée, avant de subir une deuxième intervention. Elle suit un traitement de chimiothérapie tout en s'occupant de son fils, âgé de cinq mois.

Lorsqu'elle avait demandé des explications au gouvernement, une fonctionnaire de l'aide sociale avait annoncé à Karine que «c'est la machine qui déciderait».

Le ministère a affirmé qu'il ignorait cette histoire-là.

De son côté, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc, a aussi promis que les 1500$ mensuels que doit débourser Karine pour ses médicaments lui seront désormais remboursés. «Il y a des processus, des façons de faire, il faut que les médicaments lui soient payés», a-t-il assuré.


http://fr.video.canoe.tv/video/1144697418001
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MessageSujet: Re: Un peu d'empathie s.v.p.   Un peu d'empathie s.v.p. Icon_minitimeMer 10 Aoû 2011 - 18:06

Optimiste a écrit:
Je sais Brigitte que notre systeme est en train d'etre sabordé , cela me revolte , m'attriste et me touche aussi car je ne suis vraiment pas dans les gros salaires ....
c'est pourquoi je n'etais pas du tout choqué de la critique de Denis , nous avions un systeme presque juste , il n'en est plus rien !!!!!

Oui, comme toi,Optimiste, les propos de Denis ne me choquent pas du tout, surtout qu'ils sont archi justes.
Ce qui me gêne, c'est que l'image de notre pays qui était un pays représentant tous les combats pour les droits de l'homme , l'équité sociale et culturelle, l'histoire prestigieuse de nos ancêtres, cette image n'existe plus, même à l'étranger. Cela m'attriste énormément de voir que nous sommes devenus un pays d'exclusion, où les communautés se resserrent sur elles-même, où une poignée de nantis profitent du système qui en fait des nantis de plus en plus riches au mépris de la simple humanité. Je suis chrétienne de coeur, catholique par tradition et pratiquante par choix et j'ai la nausée de voir que certains de nos "grands hommes" peuvent parader lors de cérémonies religieuses, vont voir le Pape et bafouent le message de Jésus. Je veux croire que l'homme est bon, qu'il y aura toujours des personnes qui se lèveront pour ceux qui ne peuvent pas mais il y a des soirs où je me dis: à quoi bon? L'homme a-t-il vraiment mérité d'être sauvé? Ouh la,.... je vais vous entraîner dans des discussions métaphysiques et politiques et plomber l'ambiance ;-)

Et puis, on peut dire que je fais partie d'une catégorie socioculturelle plutôt rassurée sur son confort matériel mais j'ai compris que mes enfants n'auront pas cette aisance matérielle (et je les ai bien élevés car en fait, ils s'en foutent. Comme m'a dit mon "petit" dernier: maman, dans la vie, du pain, de la glace et internet, et je suis heureux ;-)) et mes idées sociales n'ont pas bougé d'un iota, et je suis fière de payer des impôts à condition qu'ils servent au bien être de ceux qui sont plus démunis...le problème est que je ne sais pas s'ils servent à ça....
On voit s'écraser notre système (enfin leurs systèmes car c'est pas lemien) libéral, boursier, capitaliste et personne n'en tire la leçon. Ce n'est pourtant pas la 1ère fois qu'il y a ce genre de crise.

OK, j'avais dit que j'arrêtais Un peu d'empathie s.v.p. 738562
bonne et douce nuit à tous
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MessageSujet: Re: Un peu d'empathie s.v.p.   Un peu d'empathie s.v.p. Icon_minitimeMer 10 Aoû 2011 - 16:19

Je sais Brigitte que notre systeme est en train d'etre sabordé , cela me revolte , m'attriste et me touche aussi car je ne suis vraiment pas dans les gros salaires ....
c'est pourquoi je n'etais pas du tout choqué de la critique de Denis , nous avions un systeme presque juste , il n'en est plus rien !!!!!
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MessageSujet: Re: Un peu d'empathie s.v.p.   Un peu d'empathie s.v.p. Icon_minitimeMer 10 Aoû 2011 - 15:36

Optimiste a écrit:
le Dieu argent et ses sous fifres les dirigeants , l'inhumanité et le manque d'empathie n'ont hélas pas de frontieres Denis et ce n'est pas insulter les français que de dire ce qui n'est pas bien chez eux ..de la meme façon ce n'est pas insulter les quebecois que de dire que c'est une honte que vous deviez payer vos medicaments et que vous n'ayez pas acces à vos soins sous raison d'argent ou autre raison d'ailleurs , de meme ce n'est pas insulter les africains que de dire que leur gouvernements preferent acheter des armes que de les nourrir ou de les soigner

Ben surtout que les Français vont devoir sous peu payer tous leurs médicaments (on nous saborde notre système médical.... et notre école....et notre justice....) . Déjà que les parcours médicaux sont plus efficaces et rapides quand t'as des sous en France ou que tu es du milieu médical. J'ai reçu cet après midi des parents à qui je rendais le bilan fait pour leur enfant. La maman est à bout de force car elle est médecin généraliste au fin fond de la campagne , seule donc elle est de garde tous les week end, pas de pause, des consultations qui commencent à 7h du matin et se terminent au delà de 23 heures. Elle en est à ne plus faire payer des papys et des mamies qui ont une retraite si petite qu'ils ne peuvent plus payer le médecin, les médicaments, les spécialistes. Son mari est papa au foyer car il vient d'avoir un cancer donc est super fatigué. Pas de revenus depuis qu'il est en longue maladie car il était intermittent du spectacle... Il passe ses journées dans la voiture à emmener ses enfants à l'école, au collège , aux cours de musique, danse, pédiatre, rééducateurs divers et variés, dentiste, kiné, etc... ils me disaient qu'ils avaient choisi la campagne pour une meilleure vie... raté car en plus, problème de sous ..... je lui ai raconté qu'en fait, les médecins en France ont commencé à gagner des sous le jour où la sécurité sociale a été instaurée. Si on revient en arrière au point de vue assurance maladie, quid de la médecine de proximité????
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MessageSujet: Re: Un peu d'empathie s.v.p.   Un peu d'empathie s.v.p. Icon_minitimeMar 2 Aoû 2011 - 14:05

le Dieu argent et ses sous fifres les dirigeants , l'inhumanité et le manque d'empathie n'ont hélas pas de frontieres Denis et ce n'est pas insulter les français que de dire ce qui n'est pas bien chez eux ..de la meme façon ce n'est pas insulter les quebecois que de dire que c'est une honte que vous deviez payer vos medicaments et que vous n'ayez pas acces à vos soins sous raison d'argent ou autre raison d'ailleurs , de meme ce n'est pas insulter les africains que de dire que leur gouvernements preferent acheter des armes que de les nourrir ou de les soigner
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Denis
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MessageSujet: Re: Un peu d'empathie s.v.p.   Un peu d'empathie s.v.p. Icon_minitimeLun 1 Aoû 2011 - 19:24

Pour ne pas insulter nos amis Français, je voudrais juste ajouter que le gars serait au Québec et ce ne serait pas mieux. Au Québec aussi comme disait Yvon Deschamps : "Vaut mieux être riche et en santé que pauvre et malade..."

Quand on travaille comme ouvrier partout au monde non seulement on a plus de chance de contracter un cancer à cause des produits employés, de la boucane dans le lieu de travail etc mais on a pas un régime privé d'assurance-maladie et de clause spéciale au cas ou tu serais malade et la chance de te ramasser un coussin d'argent.

Si t'es malade pas en mesure de faire ton travail, tu t'en va chez vous et les programmes du gouvernement si t'as assez de force pour t'occuper de ça, ce serait plus rentable alors de retourner travailler parce que t'aura rien de toutes façons.

En France au moins quand t'as le cancer, il te paye tous tes médicaments et peut-être plus. Au Québec et au Canada, tu payes une petite partie de tes médicaments et ça se peut que le médicament dont eu as besoin ne soit pas sur la liste des médicaments remboursés par le gouvernement.

Je pense maintenant qu'un gars est mieux de vivre sur la charité public finalement que de travailler en usine ou de réussir ses études mais là il faut aussi idélament avoir quelqu'un pour te les payer, que tes parents soient riches autrement dit.
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MessageSujet: Re: Un peu d'empathie s.v.p.   Un peu d'empathie s.v.p. Icon_minitimeLun 1 Aoû 2011 - 18:18

ARRRGGHHHHH c'est révoltant RÉVOLTANT... ça m'enrage merde. Shit Un peu d'empathie s.v.p. 491276
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MessageSujet: Re: Un peu d'empathie s.v.p.   Un peu d'empathie s.v.p. Icon_minitimeLun 1 Aoû 2011 - 13:25

SÉLECTIONNÉ PAR LE NOUVELOBS

Par Yannick Comenge


Expulsable de son "pavillon de cancéreux"

CANCER. Accepter de perdre la vie, se préparer à l'issue fatidique, c'est déjà un cheminement difficile. Mais comment finir ses jours dignement quand on va aussi perdre son toit ?

Robert Singeot est un homme simple. Il fait partie de la France qui se lève tôt. Il a toujours travaillé. Du haut de ses cinquante ans, il a déjà beaucoup vécu et s’est toujours attaché à faire bien son travail. Sa vie a beaucoup changé, ces dernières années. Il a fait le grand saut pour s’installer à Albi. C’est un sacré défi quand on a été à Paris une bonne partie de son temps. Là c’est le grand air, c’est le Sud et ces gens accueillants. C’était en 2010. Il était un petit salarié d’une entreprise de motocycles avec des petits bonheurs simples.

Sur son canapé, il est là avec son regard un peu vague. Il accuse le coup. Le dernier parmi les derniers. Mais cela fait mal.

Il est prévu qu’il soit expulsé cet été. Il n’avait jamais envisagé cette fin-là. Qui pourrait y croire d’ailleurs. Pendant que la France part en vacances, des vies s’expulsent et vont dans le vide. Le mal-logement et la précarité. Et la maladie en plus. Oui, 2011, aura été une année noire. Pendant l’hiver son médecin lui apprend son cancer. Incurable, rapide et inexorable.

La chimio sera dure aussi. Avec un effet limité. Il le sait, le dernier combat. Le médecin avec toute son humanité lui a annoncé. Il s’y est préparé. Il connaît l’issue. Il s’y accoutume comme on peut le faire. Une fatalité, mais aussi une résolution à faire bien les choses. Beaucoup de patients atteints veulent partir en ayant tout réglé. En combattant pied à pied et en prenant aussi le temps de se ressourcer. C’est la part d’intime et de personnel qui regarde chacun.

À l’annonce de son cancer, au début de sa chimio, tout s’est accéléré. Pas seulement ses métastases. Il a perdu son travail. C’était impossible à tenir. Les substances instillées fatiguent et, dans ce cas de figure, il est impossible de bosser, même d’essayer. Pourtant, le courage y était.

La suite est sordide, inhumaine. Il se retrouve avec une moitié de SMIC, pas de quoi payer son logement. Une solitude et un isolement financier avec la perte programmée de son logement. Une assistance sociale, gérant des centaines de dossiers tous urgents, l’a reçu en avril dernier. Pas de nouvelles depuis. Oui, on est en juillet. Les propriétaires sont aussi pris à la gorge avec un emprunt sur le dos… Pas de place pour des impayés.

En plus de la chimio, la fatigue et tout le reste. La Ligue contre le cancer vient aider, mais ce n’est pas suffisant. Il va perdre son toit. Évidemment, le chômage et la maladie ont fait le vide autour de lui. Il n’y a plus que les journalistes pour venir à la rescousse.

Il confesse qu’il ne lui reste plus très longtemps et que la facture ne serait pas bien lourde. Il voudrait, si vous le voulez, mourir en paix. Une forme de soin palliatif social pour finir dignement avec un toit. Il voudrait un peu d’humain pour passer son cap. Il y a cet homme fini qu’on broie. Il y a une chimio qu’on donne et une vie qu’on tue par la précarité. Deux logiques totalement inverses. Le soin jusqu’au bout et la rue en perspective.

Robert Singeot n’est pas le seul dans son cas. À Paris, lors d’un colloque de l’Espace éthique de l’université Paris Descartes concernant les SDF et mal-logés, à la suite d’une intervention des enfants de Don Quichotte, un homme avait pris la parole pour dénoncer ses traitements de chimio qu’on lui soumettait pendant parfois dix jours en hôpital pour le renvoyer sur les trottoirs, dans le froid de la capitale. Déjà, on pouvait sonder l’inhumanité d’un système qui soigne un corps pour le laisser dans sa misère.

Robert et bien d’autres sont dans ces moments de vie les plus cruciaux d’une existence sans pouvoir se retrouver face à eux-mêmes dans un climat de dignité. On les renvoie à leur sort de misérables, de pauvres, de précaires. Ces hommes manquent de voix pour faire entendre cette injustice obscène allant jusqu’au bout d’un univers kafkaïen. On est moins audible, car le corps lâche par petits bouts…

Robert était, il y a quelques jours, sur son canapé, dans son "pavillon du cancéreux" à lui. Il aimerait pouvoir finir en paix dans cet endroit qu’il a choisi... "Si tu ne sais pas user de la minute, tu perdras l'heure, le jour, et toute la vie", faisait dire Soljenitsyne à un de ces personnages en phase terminale. Assurément, Robert aimerait pouvoir profiter de ces minutes précieuses, mais encore faut-il avoir un toit, une tanière, un repère.

La morale de l'histoire ? Affreusement, aucune. Notre société achève bien les chevaux, mais elle continue à tuer les hommes à coup d’inhumanité. Et surtout les plus faibles.

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Denis
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MessageSujet: Re: Un peu d'empathie s.v.p.   Un peu d'empathie s.v.p. Icon_minitimeSam 18 Déc 2010 - 11:51

Corinne Heileman a appris le même jour qu'elle souffrait d'un cancer du sein et qu'elle allait être licenciée. Cette semaine, ses ex-employeurs d'un cabinet médical de Poissy (Yvelines) ont été condamnés par la cour d’appel de Versailles qui a estimé que le licenciement de leur employée en 2005 n'était pas dû à des raisons économiques mais à son état de santé, révèle aujourd'hui Le Parisien.

Le licenciement a donc été annulé. La cour d'appel a ordonné la réintégration de la secrétaire aujourd'hui âgée de 52 ans qui avait embauchée en novembre 2000. 60 000 € de dommages et intérêts devront lui être versés. « C’est la fin d’un cauchemar, confie-t-elle au quotidien. J’ai mené deux combats, l’un contre la maladie et l’autre contre mes employeurs. » Le 13 mai 2005, elle consulte les médecins de son cabinet suite à des violentes douleurs au sein. Corinne Heileman apprend alors qu’elle est atteinte d’un cancer.

Selon Le Parisien, quelques heures plus tard, une lettre manuscrite lui est remise qui l'invite la semaine d'après à un entretien préalable à son licenciement. En décembre 2009, la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité) que Corinne Heileman avait également saisie a rendu les mêmes conclusions que le tribunal en soulignant le caractère « discriminatoire » du licenciement.

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MessageSujet: Re: Un peu d'empathie s.v.p.   Un peu d'empathie s.v.p. Icon_minitimeMer 9 Avr 2008 - 15:34

Tres bon article Denis , helas il est trop frequent de devoir souffrir de cela en plus de la maladie ..
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MessageSujet: Un peu d'empathie s.v.p.   Un peu d'empathie s.v.p. Icon_minitimeMar 8 Avr 2008 - 10:00

Après le cancer, «le placard»
Discrimination. Au travail ou en famille, le malade peut être mal accueilli.
LAURE EQUY
QUOTIDIEN : mardi 8 avril 2008
2 réactions
«T’es pas seul dans ce cas. Des chimios, plein de gens en ont maintenant !» «Un peu de courage. Arrête de ressasser.» «Encore fatigué ? Mais t’es pas guéri ?» Remarques maladroites, silences gênés et regards en biais pèsent peu face au choc d’un diagnostic de cancer, à son traitement, son lot d’effets secondaires ou à la crainte d’une rechute. Mais c’est une gifle qui rappelle aux malades ou à ceux qui ont guéri combien il faut batailler pour retrouver la «vie d’avant».

Ils sont de plus en plus nombreux à être atteints, de mieux en mieux soignés, mais le tabou persiste. «Aujourd’hui on peut guérir du cancer mais on en meurt socialement, déplore Fabienne Jégu, de la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité), qui pointe surtout le problème du maintien dans l’emploi. Le patron qui craint des absences répétées va trouver un motif de licenciement ou pousser le malade à la démission.» Selon une enquête de la Drees (1) publiée fin mars, près d’un malade sur dix dit avoir été victime d’une attitude de stigmatisation de sa famille (3 %), de proches (5 %), du milieu professionnel (3 %) ou d’autres personnes (4 %). Parmi les plus exposés, les jeunes, les malades aux revenus modestes ou ceux portant des séquelles. Témoignages.

Eulalie ou le vertige du retour au travail. Arrêtée neuf mois pour un cancer des ovaires, Eulalie (2), 31 ans, s’attendait à une reprise en douceur dans l’entreprise où elle travaillait comme chargée de recouvrement. «Pendant mon absence, mes collègues m’ont envoyé des fleurs, des lettres, je pensais que tout allait se passer normalement», se souvient-elle. La transition a été pour le moins «étrange». De retour au bureau, la compassion cède la place à l’impatience : «On exige que vous redeveniez immédiatement opérationnelle.» Mais la fatigue et les douleurs perdurent. Le médecin du travail préconise un mi-temps thérapeutique. «On m’a fait remarquer qu’on était bien gentil de me garder, qu’il était temps de penser à ne plus être malade.» Affublée par un directeur du charmant surnom de «Barthez», elle ne sait sur quel pied danser entre «petites attentions et réflexions cassantes».

Petit à petit «placardisée», elle évoque la gêne de ses collègues, «les remarques dans [son] dos», les réunions sans elle. «La vue de la maladie fait peur», conclut Eulalie décrivant, comme une barrière entre elle et le monde, «la déchéance du corps» qui saute aux yeux, «la tête de la cancéreuse», la chute des cheveux, la perte de poids. Finalement licenciée en 2006, elle change de voie pour suivre une formation dans la santé. En rémission, elle se dit «à l’aise avec [son] histoire». Mais hésitera à révéler à son prochain employeur qu’elle a été malade. «Au cas où ce cancer me mettrait encore des bâtons dans les roues.»

Frédéric ou la porte close des assureurs.Guéri d’un lymphome de Burkitt, Frédéric a voulu contracter une assurance pour un crédit immobilier. A 22 ans, «ce sont des choses qui se font», dit-il simplement, s’accrochant à son projet de faire construire une maison dans son village d’Alsace. Ce jeune homme, aujourd’hui âgé de 24 ans, a multiplié les démarches, notamment auprès d’assureurs spécialisés dans les risques aggravés de santé. Au moment de «remplir le questionnaire de santé, tout se complique». Sur une dizaine de dossiers, une réponse favorable, mais exorbitante, «irréalisable». Des assureurs mentionnent «un manque de recul par rapport à la maladie», le priant de revenir dans cinq ans, délai pour se dire guéri. «J’ai tout fait dans les règles pour ne rien me reprocher avant de réaliser que c’était inutile», explique-t-il. A force, le refus des assureurs lui «semble logique. En même temps, pourquoi est-on encore catalogué comme il y a trente ans», lorsqu’on ne se relevait pas d’un cancer ? Frédéric a fait une autre demande avec sa compagne. «J’ai menti sur mon passé, j’ai caché ma maladie, ça a marché.» Le couple va emménager à la fin de l’année.

Sophie ou l’incompréhension des proches.En découvrant, en août 2006, «une saloperie» dans son sein, Sophie, 45 ans, a flanché un après-midi avant de «foncer se battre». Une première opération, puis une ablation suivie d’une chimiothérapie, «un vrai traitement de chien». Par petits pas, elle tente de «revenir dans le monde, mais c’est compliqué. Socialement, vous n’y êtes pas.» Les discussions entre amies autour de sa poitrine tournent à une injonction de «combler le vide». «Tu vas vite la faire reconstruire, hein ?», lui demande-t-on. Il aurait fallu penser : «Une opération et hop, je vais redevenir comme avant.» Un an après, elle prend elle-même la décision de faire retirer son second sein. Et se heurte à des «réactions ultraviolentes». Des amis la croient devenue folle. Elégamment, on lui rétorque : «T’es comme un petit garçon maintenant» ou «Tu ne peux pas te sentir femme sans poitrine.»

Tout en concédant «les tonnes d’angoisse que la maladie génère» pour l’entourage, Sophie, convaincue que sa féminité n’est pas «réductible à une paire de seins», refuse que l’on pense à sa place. Pour elle, la discrimination est là, dans le «déni de ce que ressent le malade». Soulignant aussi l’attitude «merveilleuse» d’autres proches, elle explique que «la reconstruction passe par la consolidation des liens amicaux, amoureux, professionnels. Et non par une histoire de scalpel et de bistouri.»
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