Vos joies de vivre, vos petits moments privilégiés...ce qui vous sort de votre quotidien quand il est plus triste... c'est ici que vous venez les jeter.
Je vais mettre pour débuter, un souvenir d'automne.
Je pense que j'aurais aimé être travailleur de rue. Alors je compense.
J'ai jasé longtemps avec un jeune, qui vendait la Galère (même chose que L'itinérant a Montréal) il était tellement gentil avec son petit anneau dans le nez, ses piercings et tatoos, ses rastas.
On s'est assis sur le bord du trottoir et on a parlé pas mal.
Le regard haineux de certains passants me faisait de la peine a voir. Cette sorte de mépris ou d'ignorance feinte...on ne sait pas par quel chemin de vie ils sont passés ces jeunes pour en arriver a vivre dans la rue.
Je pense que c'est une seconde nature en moi que celle de protéger les adolescents, j'ai toujours enseigné a des ados et automatiquement je me dirige vers eux quand j'en vois; 98% du temps ils sont réceptifs a nos paroles mais je dois dire que je suis aussi très réceptive a ce qu'ils ont a dire; ça m'intéresse ce qu'ils vivent, ce qu'ils disent, ce qu'ils écrivent.
Aujourd'hui ils avaient tendus des cordes a linge le long de la rue avec des poésies. Ils étaient là et surveillaient leur bout de poème. Celui que je poste me faisait mal au coeur, j'aurais voulu prendre la jeune dans mes bras et la serrer fort fort fort mais j'ignorais de qui il s'agissait.
"C'est un matin comme les autres
C'est un matin pour les autres
Mon coq refuse de chanter
Ou n'en peut plus de le faire
Accroché a ses rêves
C'est une nuitte comme les autres
Une nuitte pour tous les autres
Éternellement absente, ne côtoyant pas mon sommeil dépareillé
Je bûche et trébuche dans mon décompte de moutonneries laineuses
C'est la nuit de l'insomnie, le ciel est banal, les anges font mal."