Steve Jobs et son cancer du pancréas.

Thérapies alternatives

Les traitements standards contre le cancer du pancréas comprennent non seulement une stratégie de lutte courante composée de chirurgie, chimio et radiothérapie mais aussi plus récemment des médicaments anticancéreux ciblés qui permettent d'allonger significativement la vie des patients. A côté de ces méthodes de soin "classiques", de nombreux patients optent également pour des thérapies alternatives, comme celle relativement populaire connue sous le nom de régime Gonzalez. D'après le Dr Nicholas Gonzalez de New York, l'utilisation d'enzymes pancréatiques permettrait de freiner la croissance des cellules cancéreuses du pancréas. Une étude publiée dans le Journal of Clinical Oncology en 2009 contredit cependant l'efficacité de ce traitement par rapport à celle engendrée par la chimiothérapie.

Si Steve Jobs n'a pas avoué clairement avoir opté pour le régime Gonzalez, on sait en revanche qu'il a d'abord tenté de se soigner de manière alternative plutôt que d'opter pour la chirurgie lorsqu'il a été diagnostiqué en 2004. Il est également avéré qu'il s'est rendu en Suisse en 2009 pour y subir un traitement hormonal à base de rayons.

Comment Steve Jobs, dont la fortune basée sur la création de la firme Apple s'élève à 6 milliards de dollars, peut-il être en train de mourir d'un cancer du pancréas ? Pour les Américains, les chances de survivre à une maladie grave sont directement liées à l'ampleur de la fortune de celui qui en souffre.

Steve Jobs, qui lutte contre la même maladie qui a emporté Patrick Swayze (le héros de Dirty Dancing) en 2009, a pourtant déjà dépassé l'espérance de vie que lui accordaient les médecins lorsqu'il a été diagnostiqué en 2004. Il faut dire qu'il a pu bénéficier d'une greffe de foie en dehors du circuit prévu par le système médical américain pour le citoyen lambda.

À son instar, de nombreuses célébrités ont pu, grâce à leurs moyens financiers, prolonger leur combat contre la maladie, montrant que si l'argent ne fait pas le bonheur, il permet de rester malade plus longtemps. Voire même de guérir en dépit des pronostics, tel Michael Douglas qui semble bien près de vaincre son cancer de la gorge.

Quant au contribuable américain moyen, il doit s'en remettre à son assurance privée, et espérer que celle-ci acceptera de financer les soins nécessaires, ce qui est loin d'être toujours le cas. (CB)