STRASBOURG, 21 avr 2005 (AFP)
Lancement d'une nouvelle méthode de dépistage du cancer de la vessie
Une équipe de médecins strasbourgeois a lancé une campagne d'information sur une nouvelle méthode de dépistage du cancer de la vessie qu'ils ont mise au point, a-t-on appris jeudi auprès du Pr Pierre Oudet, chef du service de biochimie et biologie moléculaire de l'hôpital de Hautepierre à Strasbourg. Le procédé, qui remplacerait l'unique méthode actuelle de dépistage, invasive et douloureuse, consiste à comparer l'ADN du sang avec celui de l'urine de la personne testée. Depuis plus de deux ans, le Pr Oudet et le Pr Didier Jacqmin, chef du service de chirurgie urologique de l'hôpital civil de Strasbourg, ont testé leur méthode sur 700 volontaires considérés comme des personnes à risque (fumeurs, personnes exposées à des composants chimiques comme les teintures, les solvants organiques). Ils ont ainsi détecté un cancer sur un patient sans symptome qui a pu être guéri. Un autre patient a développé un cancer de la vessie huit mois après un test faussement négatif. "Le test a montré qu'il fonctionne", a malgré tout assuré jeudi le Pr Oudet, qui a ajouté que cette méthode pourrait être étendue au dépistage des cancers du rein et de la prostate. L'équipe strasbourgeoise a entamé des démarches pour que ce test, qui coûte pour l'instant 75 euros pièce, soit remboursé par la sécurité sociale. Elle a également édité 50.000 plaquettes à destination des patients et 5.000 à destination des médecins pour faire connaître leur méthode, d'ores et déjà réalisable par n'importe quel laboratoire équipé. "Un dépistage précoce permet dans plus de deux tiers des cas de guérir la personne, contre 0 à 30% de guérison pour des formes plus avancées", a souligné le Pr Oudet, estimant que seulement pour l'Alsace, 10.000 tests seraient nécessaires chaque année.