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L'ADQ dépose un projet de loi pour créer une agence de lutte au cancer
QUEBEC — L'Action démocratique du Québec a déposé mercredi un projet de loi visant à regrouper les ressources de lutte contre le cancer au sein d'une agence provinciale afin d'améliorer les performances provinciales dans ce dossier.
Selon le porte-parole adéquiste responsable du dossier de la santé, Eric Caire, dont le parti forme l'opposition officielle à l'Assemblée nationale, cette agence aurait un rôle de coordination et d'évaluation des mesures de lutte contre la maladie.
La mauvaise performance du Québec au chapitre de la lutte contre le cancer fait en sorte que ce projet de loi revêt une importance particulière, a-t-il dit.
M. Caire a rappelé que pour le nombre de nouveaux cas de la maladie et le taux de mortalité, le Québec est dans le peloton de queue au pays, selon les plus récentes statistiques de la Société canadienne du cancer.
Pour son projet de loi, il s'est inspiré d'initiatives semblables qui existent ailleurs au Canada, notamment en Colombie-Britannique, en Alberta et en Ontario, où l'augmentation du nombre de cas et les taux de mortalité sont les plus faibles.
"Au niveau de l'efficacité, pour nous, la démonstration est faite que cette réorganisation-là que propose le projet de loi 393 est fondamentale pour le Québec", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Selon M. Caire, le coût de la mise en place d'une agence québécoise de lutte au cancer serait nul, puisque l'initiative vise à regrouper les ressources existantes au sein du réseau de santé québécois.
"Il s'agit de regrouper les forces en présence et non pas de créer une structure qui va ajouter à la bureaucratie", a affirmé M. Caire.
Le porte-parole péquiste des dossiers de santé, Bernard Drainville, a affirmé que son parti, qui forme le deuxième groupe d'opposition, était ouvert à la discussion sur ce sujet.
"On est ouverts à la discussion, on est prêts à regarder les pour et les contre, a-t-il dit lors de la période des questions. On est prêts à voir; est-ce que ça pourrait améliorer l'efficacité de cette lutte qui tue tellement de gens?"
Le ministre de la Santé, Philippe Couillard, n'a pas répondu directement à une question de M. Drainville sur ce projet, rappelant plutôt le bilan du gouvernement minoritaire libéral dans ce dossier.
"Alors, ce qui est clair, c'est que les actions concrètes qu'on a mises sur le terrain pour traiter plus de malades dans les délais, accompagner les patients, prévenir le cancer, c'est beaucoup plus efficace que de créer un siège social, des en-têtes de papier à lettres puis des cartes de visite", a-t-il déclaré en Chambre.
M. Caire s'est réjoui de la réaction de M. Drainville, se disant toutefois surpris que le deuxième groupe d'opposition donne des signes d'ouverture au projet de loi adéquiste.
"Je vais contacter mon collègue le député de Marie-Victorin pour savoir le sérieux de son intervention", a-t-il dit.
Le projet de loi adéquiste a reçu notamment l'appui de la Coalition priorité cancer, un regroupement d'organisations sans but lucratif se consacrant à la problématique du cancer au Québec, qui réclame depuis 2001 de nouvelles initiatives pour lutter contre la maladie.
"Ce n'est pas une structure, c'est une nouvelle façon de voir les choses, une réorganisation de la lutte contre le cancer qui va mobiliser à la fois les acteurs de la société civile mais aussi tous les partenaires du réseau de la santé et des services sociaux", a affirmé Marie-Hélène Chouinard, qui représentait la Coalition lors de la conférence de presse de M. Caire.
En amorçant sa conférence de presse, M. Caire a eu une pensée pour la pédiatre Joëlle Lescop, une membre de l'ADQ décédée mercredi matin, qui a travaillé au projet de loi déposé mercredi.
"C'était son bébé, c'était quelque chose qui lui tenait à coeur", a-t-il dit en parlant de Mme Lescop, qui avait été défaite sous la bannière adéquiste aux élections de 2003.