(Sherbrooke) Gilles R. Gagnon a peu fait parler de lui jusqu'à maintenant. Pourtant, il a drôlement agi.
Il pourrait suffire de dire que ce Sherbrookois, à la longue feuille de route, a participé à la conception de neuf médicaments. Le dixième devrait être commercialisé dans moins de deux ans.
L'homme est à la fois un scientifique et un gestionnaire. Il a fait ses études à l'Université de Sherbrooke. Il détient une maîtrise en pharmacologie et a débuté des études doctorales. Il a également complété un MBA.
Après avoir occupé de nombreux postes de direction d'entreprise, M. Gagnon a fondé Prodev Pharma, une firme d'experts-conseils en pharmacologie. À ce titre, il se retrouve maintenant à la tête de deux entreprises pharmaceutiques.
Ainsi, il est le président et chef de direction de Spectrum Pharma Canada. Au début de 1990, il a fait l'acquisition des droits sur une découverte de l'Université d'Amsterdam qui pourrait révolutionner le traitement du cancer de la vessie. Par la suite, Spectrum a investi plus de 60 millions $ dans la mise au point de ce médicament. Présentement, le produit est testé dans la phase finale de la recherche clinique auprès de 560 patients, dans 50 centres à travers le pays dont le CHUS.
«On s'attend à avoir des résultats pour la fin de 2011. Si les résultats sont positifs, le médicament pourra être commercialisé à travers le monde. Il s'agit de l'Eoquin, un médicament pour le traitement du cancer de la
qui est relié à l'usage de la cigarette. Au Canada, on compte plus de 7000 nouveaux cas de cancer de la vessie chaque année», rapporte M. Gagnon.
Il est également le président de Ceapro, une entreprise de biotechnologie basée à Edmonton.
«Ceapro détient tous les brevets entourant un ingrédient actif de l'avoine. Cet ingrédient a des propriétés anti-inflammatoires reconnues. Il entre dans la composition de produits aussi connus que les crèmes Aveeno et Neutrogena», explique-t-il.
Mieux encore, cet ingrédient naturel aurait des vertus préventives majeures. Il pourrait prévenir le diabète, en permettant une meilleure absorption du glucose. Il permettrait également de prévenir l'inflammation de l'intestin.
«Son potentiel de développement est extraordinaire... Et l'avoine québécoise présenterait une plus grande concentration de cet ingrédient», a souligné M. Gagnon qui aimerait bien amener Ceapro à Sherbrooke.
Gilles Gagnon siège à Sherbrooke Innopole. Il a participé à la mise en place de l'Institut de recherche en oncologie, dans le parc biomédical du CHUS.
«Le fait d'avoir cet institut est majeur pour la région sherbrookoise. L'oncologie est une priorité pour le gouvernement. Le CHUS a une grande expertise dans le domaine. Ici, nous aurons donc un centre exceptionnel totalement intégré où on aura de la recherche fondamentale, de la recherche appliquée, de la recherche clinique et une faculté de médecine.»