23-04-2007 - Cancer : bientôt le dépistage canin. Enregistrer la Chronique Audio Ecouter la chronique:
L'odorat du chien nous est d'un grand secours depuis sa domestication. Recherche de personnes disparues, de victimes d'avalanche, détection d'explosifs, de stupéfiants, et récemment, d'argent liquide, la truffe du chien est un remarquable détecteur,
10 à 100.000 fois plus performant que celui de l'Homme.
Un organe qui est en passe de devenir le meilleur outil de détection des cancers. Toute l'histoire a commencé en Grande-Bretagne, lorsqu'une patiente venue chez son dermatologue a décrit le comportement de son chien vis-à-vis d'un de ses grains de beauté.
L'animal passait son temps à le renifler, ne prêtant aucune attention aux autres grains de beauté, jusqu'au jour où il avait tenter de le mordre. Oté par chirurgie plus conventionnelle, le grain de beauté qui perturbait l'animal s'est avéré être un mélanome malin. Par la suite, le chien retrouva un comportement normal.
Ce cas et quelques autres conduisirent des chercheurs à expérimenter la capacité de détection des chiens. Les premières études s'appuyèrent sur un taux anormalement élevé de protéines dans les urines des malades atteints de cancer de la vessie. Les chiens furent dressés à reconnaître cette odeur particulière et des tests furent réalisés.
Dans 41% des cas, les animaux identifièrent correctement les échantillons, alors que statistiquement, le simple hasard ne pouvait donner
que 14% de réussite. Ces résultats prometteurs permirent de pousser plus loin les investigations et de tester une autre source d'informations pour l'animal :
l'haleine.
Les travaux furent menés cette fois sur des cas de cancer du sein et du poumon. Les chercheurs ont recueilli l'haleine de 86 patients cancéreux, 55 étaient atteints de cancer du poumon et 31 de cancer du sein. Ces échantillons furent comparés à un groupe témoin, constitué de 83 personnes en bonne santé. Les malades, dont le diagnostic avait été confirmé par une biopsie, n'avaient pas encore commencé de chimiothérapie.
Les 5 chiens, dressés pour s'allonger ou s'asseoir à coté de l'échantillon dont l'odeur leur semblait suspecte,
ont ainsi détecté les échantillons des malades dans 88 à 97 % des cas.
Un résultat extraordinaire, que le tabagisme des sujets atteints de cancer du poumon n'a pas altéré. Plus étonnant encore, l'étude a montré que les chiens entraînés à cette détection étaient sensibles à des cancers à un stade précoce.
Ces résultats ouvrent de formidables perspectives en matière de diagnostic précoce d'une maladie qui, si elle est détectée au plus tôt, offre les plus grandes chances de guérison. Mammographie
Cette méthode originale et naturelle, dont les avantages sont nombreux, pourrait réduire considérablement l'incertitude entourant actuellement l'établissement d'un diagnostic de cancer. Il s'agit maintenant pour les chercheurs de la standardiser et de la faire connaître.
Précisons que le dressage des chiens s'est fait uniquement sur le mode de la récompense.
Si vous avez un chien et qu'il passe son temps à vous renifler, ne vous inquiétez pas pour autant, c'est peut-être seulement, pour vous témoigner son affection.