Les médicaments chers risquent de mettre à mal les soins de santé en Belgique selon le président de l'Absym (Association belge des syndicats médicaux). Dans le collimateur, le remboursement des médicaments dans le traitement de certains cancers et de certains vaccins comme celui contre le cancer du col de l'utérus. L'Absym, qui défend une médecine « libérale » s'attaque fréquemment aux ingérences des politiques belges dans la profession.
La nouvelle génération de médicaments contre le cancer pourrait mettre à mal le système de soins de santé belge, selon le président de l'ABSyM repris par « De Morgen ». Selon lui, l'herceptine, ou trastuzumab, est un médicament révolutionnaire dans le traitement de certains cancers, dont le cancer du sein. Il est remboursé par l'assurance maladie belge depuis le 1er juillet 2005. Or son coût pour l'assurance maladie est estimé à 33 millions d'euros par an, alors qu'il est le premier d'une série d'autres médicaments jugés révolutionnaires mais très couteux et qui pourraient bénéficier d'un remboursement.
Par ailleurs, il y a de plus en plus de nouveaux vaccins jugés chers, comme le vaccin contre le cancer du col de l'utérus !
Pour Marc Moens, président de l'ABSyM « si l'on décide de rembourser ces médicaments chers, le budget médicaments augmentera d'un tiers ». Selon lui, « en 2005, 3,33 milliards d'euros ont été payés pour le remboursement des médicaments. Nous parlons donc d'un milliard d'euros de dépenses supplémentaires. Cela va de soi que c'est intenable à l'intérieur d'un budget étriqué pour les soins de santé. La question se pose dès lors de savoir si l'autorité va rembourser ces médicaments. Personne n'a une réponse car il n'existe pas de réponse simple. Il est urgent de mener un débat de société sur la questions ».
Le Fonds socialiste des maladies reconnaît le problème. « A un moment donné, on ne pourra plus assumer la facture des soins de santé », explique Ivan Vandermeeren. Pour lui, la solution se situe du côté du secteur pharmaceutique sur lequel il faudrait exercer plus de pression. « Il faudrait une plus grande transparence et plus de concertation lors de la fixation des prix. Les industries devraient également davantage tenir compte de l'aspect abordable du prix des médicaments ».