Il cultivait un jardin
Il cultivait un jardin brodé de mille fleurs,
Aussi beau qu’un Monet ou qu’un tapis d’orient
Chaque matin, il y plantait en plus des ses fleurs
Des saveurs oubliées, ou des parfums d’hier.
Les saisons voyaient fleurir tant de splendeurs
Dans le jardin magnifique de ce jardinier poète.
Les roses y étaient magiques, les lilas parfumés
Les lins plus bleus que les cieux, du moins il l’espérait.
Parfois, il invitait là, quelques oiseaux chanteurs,
Après leur avoir ouvert la cage les tenant prisonniers
Ou bien, il lui arrivait de faire des courses d’escargots
Qu’il baptisait de noms d’alezans ou des plus beaux chevaux.
Dans un coin du jardin, il avait même appuyé
Sur le tronc d’un palmier, une échelle du temps
Espérant voir l’horizon , loin , au delà des moissons.
Au delà de ses plus anciennes passions.
Il cultivait un jardin, sans se salir les mains,
Faisant pousser des fleurs plus belles que soleil,
Des asters étoilés, et des coquelicots cœurs.
Les arrosant d’amour et d’année sans couleurs.
Les décennies passant, il avait su créer, un monde fantastique
De lui seul connu, mais parfumant sa vie et ses heures sans fin,
Coloriant ses murs gris infini, d’indicibles murmures …..
En touches d’espérance , en éclats de bonheur …
Lorsque ses gardiens le retrouvèrent sans vie
Au fond de son cachot, un ultime sourire éclairant son visage,
Ils ne comprirent pas qu’en portant son pauvre corps en terre
Des millier d’oiseaux suivaient sa triste boite de misère ….
Il cultivait en secret un jardin de splendeurs,
Juste pour oublier qu’il ne verrait plus jamais les fleurs …..
Nola