Un rapport souligne le potentiel de thérapies innovantes pour la lutte contre le cancer
[Date: 2007-07-05]
D'après une étude récente du STOA, le groupe d'évaluation des choix scientifiques et technologiques du Parlement européen, les thérapies innovantes de lutte contre le cancer disposent d'un «potentiel considérable» pour le traitement des tumeurs au cours des dix prochaines années.
Cependant, le rapport, intitulé «Gène, vaccin et immunothérapies contre le cancer: nouvelles approches face à un problème ancien», fait remarquer qu'il existe encore un certain nombre d'obstacles au développement et à l'exploitation des thérapies.
L'étude vise à offrir une vue d'ensemble des dernières recherches réalisées dans le domaine des thérapies pour la lutte contre le cancer, et à analyser le statut de la recherche sur le cancer dans les programmes-cadres de recherche de l'UE.
«Toutes les nouvelles approches sur les thérapies pour la lutte contre le cancer sont liées par la découverte scientifique, qui révèle que le cancer est la conséquence d'une accumulation de modifications génétiques au sein d'une même cellule», explique le rapport. Les nouvelles thérapies se concentrent donc sur la modification des cellules cancéreuses, et également sur l'activation du système immunitaire du patient pour lui permettre de lutter contre le cancer.
Toutes les thérapies mentionnées dans le rapport n'en sont qu'au stade initial de développement. Ainsi, dans un futur proche, les traitements traditionnels tels que la chimiothérapie auront toujours une grande importance.
D'après le rapport, les nouvelles thérapies sont «bien représentées dans les programmes et les mécanismes de financement de la recherche de l'UE au sein des sixième et septième programmes-cadres européens». Les auteurs se réjouissent de voir que, dans le cadre du 7e PC en particulier, les aspects cliniques de la recherche sur le cancer seront renforcés, et que la meilleure coordination de la recherche sur le cancer en Europe qui avait débuté dans le 6e PC se poursuivra. La nouvelle initiative technologique conjointe (ITC) sur les médicaments innovants est également mentionnée.
Cependant, le rapport prévient qu'un grand nombre d'obstacles sont encore une entrave au développement et à l'exploitation de ces nouvelles thérapies.
La plupart de ces traitements sont très individualisés, voire personnalisés, et impliquent la manipulation des cellules du patient. D'où leur coût extrêmement élevé. Leur utilisation représenterait ainsi une charge financière importante pour les systèmes de santé publique.
Les auteurs du rapport font également remarquer que les procédures d'acceptation des médicaments ne sont pas appropriées aux immunothérapies vaccinales. Cette question requiert une «attention d'urgence» pour que la recherche se poursuive à une vitesse appropriée, préviennent-ils.
Il faut également agir en matière d'essais cliniques. «Les conceptions standard d'études cliniques utilisées pour le développement de médicaments oncologiques sont fondées sur des critères appropriés pour la chimiothérapie conventionnelle, dont la toxicité est importante. Toutefois, elles sont moins appropriées pour la vaccination contre le cancer», peut-on lire dans le rapport. De plus, depuis l'entrée en vigueur de règlementations européennes en la matière, le nombre d'essais de vaccination contre le cancer en Europe a chuté.
«Les règlementations empêchent les chercheurs de développer des vaccins plus complexes contre le cancer, d'un point de vue pratique autant qu'économique», lit-on dans le rapport. «Elles empêchent l'expansion d'essais cliniques à un stade précoce, et retardent ainsi la découverte de nouveaux traitements efficaces contre le cancer.»
D'après des statistiques récentes du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), le nombre de nouveaux cas de cancer en Europe en 2006 a été estimé à 3,2 millions (en comparaison des 2,9 millions en 2004), et 1,7 millions de personnes sont décédées.
Pour de plus amples informations, consulter:
http://www.europarl.europa.eu/stoa/default_en.htm