De quoi s’agit-il ? L’étude CONCORD publiée dans The Lancet Oncology et dirigée par le Pr Michel Coleman, du London school of hygiene and tropical medicine, epidemiology unit (service d’épidémiologie de l’Ecole d’hygiène et de médecine tropicale de Londres) a comparé dans trente et un pays le pourcentage de patients toujours en vie cinq ans après la découverte de leur cancer. 1,9 millions de personnes atteintes ont ainsi été suivies. L’analyse a porté sur les cancers les plus fréquents : sein, prostate, côlon, rectum.
L’étude offre une cartographie inédite de la maladie et de sa prise en charge. Elle renseigne sur des variations importantes d’un pays à l’autre et selon les cancers. De manière globale, il apparait que les meilleurs taux de survie à 5 ans, tous cancers confondus, sont les meilleurs en Amérique du Nord, en Australie, au Japon puis en Europe occidentale. A contrario, les taux de survie les plus faibles ont été relevés en Algérie, au Brésil et en Europe de l’est.
La France possède le meilleur taux de survie à 5 ans dans le cas des cancers colorectaux chez la femme (61,5%), devant les Etats-Unis (60%) et le Canada (58,9%). Chez l’homme, toujours pour le cancer colorectal, la France arrive au 4e rang mondial avec un taux de survie à 5 ans de 55,6% précédée par le Japon (61,1%), les Etats-Unis (58,6%) et l’Australie (56,7%).
Concernant le cancer du sein, la France ne se place qu’au septième rang mondial avec un taux de survie de 79,8%. Les Etats-Unis arrivent en tête avec un taux de 83,7% suivis du Canada (82,5%) et de la Suède (82%). Les écarts restent toutefois relativement faibles.
Enfin, concernant le cancer de la prostate, il apparait que le taux de survie est plus élevé aux Etats-Unis (taux de survie à cinq ans de 91,1%), en Autriche (86,1%) ou au Canada (85,1%) qu’en France où il « n’est que » de 73,7%. Concrètement, sur 100 personnes soignées aux Etats-Unis pour un cancer de la prostate, 91 sont encore en vie après 5 ans contre 74 en France. Cela signifie-t-il qu’il vaut mieux être soigné aux Etats-Unis pour un cancer de la prostate ? Cette publication est riche d’enseignement et suscite de nombreuses réflexions pour de futurs progrès.