Dans le service d’urologie du CHU de Saint-Étienne, les recherches menées par le Docteur Li sont attentivement suivies par la Ligue qui vient d’accorder de nouvelles subventions
Depuis une quinzaine d’années, les scientifiques savent que la présence d’une certaine protéine, baptisée CA9, est un bon marqueur du cancer.
Là où l’équipe du CHU de Saint-Étienne a fait fort, c’est en décryptant ce qui se passait juste avant, c’est-à-dire le moment où le gène envoie l’ordre à la cellule de fabriquer cette protéine.
Les services d’urologie et d’immunologie ont conjugué leurs efforts et ont bénéficié de l’aide précieuse du Docteur Guorong Li.
Venu de Chine en 1998 pour passer une thèse, il s’est définitivement installé à Saint-Étienne avec femme et enfants.
Son bureau jouxte désormais celui du professeur Tostain à l’hôpital Nord.
Le comité scientifique de la Ligue départementale contre le cancer suit attentivement ses travaux et les finance même depuis une dizaine d’années. En 2011, la confiance a été renouvelée et la somme de 25 000 euros accordée.
Le Centre hospitalier universitaire, aussi, soutient cette action.
Cette recherche clinique a obtenu l’autorisation d’être pratiquée dans le cadre d’un protocole sur une centaine de patients.
Les résultats ont prouvé largement l’efficacité de la méthode. Comme dans le cas de beaucoup d’autres cancers, plus le diagnostic est posé tôt, plus le traitement peut être adapté et surtout les chances de guérison du malade sont largement accrues.
Jusqu’alors les autres techniques de dépistage étaient la ponction, plutôt invasive, et l’imagerie, qui ne fait pas le distingo entre tumeur maligne et bénigne; et surtout elle ne détecte pas les anomalies de petite taille.
En outre, pour la survie du patient opéré, il est pertinent de surveiller l’apparition de métastases.
Or, outre qu’ils sont toujours moins précis, l’IRM et le scanner sont très coûteux.
Un autre intérêt de ce marqueur est qu’il disparaît du sang dès que le cancer est guéri.
Sa fiabilité ne fait donc aucun doute.
Voilà pourquoi un brevet sur la technique a été déposé.
L’équipe stéphanoise pense être la première au monde à avoir validé ce principe mais la confirmation est toujours attendue.
Pas de quoi perturber le Docteur Guorong Li qui poursuit sa recherche en collaboration désormais avec le laboratoire Biomérieux. Ce chercheur, âgé de quarante-huit ans, se sent bien en France, même s’il estime qu’il a du mal à se départir de son accent apporté de l’Empire du Milieu, en même temps que son esprit rigoureux.