Un nouvel outil diagnostique donne de l'espoir aux patients atteints du cancer carcinoide : Une étude financée par La Société de recherche sur le cancer
MONTREAL, le 14 oct. /CNW Telbec/ - La nouvelle utilisation d'un indicateur biochimique permettra désormais de mesurer le syndrome de déficience clinique en niacine chez les patients souffrant du carcinoide, un cancer dérivé de cellules neuroendocrines et observé plus particulièrement au niveau des systèmes gastro-intestinal et broncho-pulmonaire.
Cette découverte est de grande importance puisque les patients atteints d'une forme sévère du cancer carcinoide, appelé le syndrome carcinoide, souffrent de nombreux symptômes qui peuvent masquer une déficience clinique en niacine ou vitamine B3 puisque les symptômes sont très similaires. Les mesures biochimiques de cette étude ont démontré des déficiences biochimiques en niacine chez 1/4 des patients souffrant du cancer carcinoide avec syndrome carcinoide, une incidence 10 fois plus élevée que lorsque diagnostiqué par l'outil diagnostique généralement utilisé pour ces carences, soit la "pellage", un syndrome de déficience clinique en niacine.
Ces résultats amènent l'espoir d'une meilleure qualité de vie et de meilleurs traitements pour les gens atteints du carcinoide puisque le diagnostique permettra d'agir et traiter la déficience en niacine, un nutriment cellulaire important impliqué dans de nombreuses fonctions métaboliques pouvant intervenir dans la guérison des patients. Une déficience en niacine peut également nuire à l'efficacité des traitements de cette forme de cancer. La seconde phase des recherches étudie, en effet, l'impact de cette carence sur la résistance aux traitements de chimiothérapie observés dans ces types de cancer.
Les mesures biochimiques provenant de prélèvement sanguins ont été menées par le Laboratoire de recherche sur le cancer de la peau de Centre de recherche du CHUL (CHUQ) et Faculté de médecine de l'Université Laval, sous la direction de Dr Girish Shah, en collaboration avec deux cliniques au Canada et aux Etats-Unis. Les recherches de M. Shah ont été financées par La Société de recherche sur le cancer, une organisation qui finance la recherche fondamentale à travers le Canada depuis 60 ans.
Cette équipe de chercheurs a dévoilé la cause fondamentale de la déficience en niacine, liée à la surproduction de la sérotonine par la tumeur. La sérotonine - en partie également responsable des divers symptômes tels crampes abdominales, diarrhées chroniques, bouffées vasomotrices, respiration sifflante asthmatique, troubles cardiaques et affections de la peau - est une hormone peptidique synthétisée à partir du tryptophane. La surproduction entraîne ainsi une pénurie de tryptophane pour les autres voies métaboliques, affectant ainsi la production de niacine ou vitamine B3, essentielle pour la santé. On retrouve la niacine notamment dans la viande maigre, poisson, foie, graines, oeuf, arachides, lait, légumineuses, levure de bière, germes de blé et certains fruits frais tels avocats, pêches, abricots et bananes.
Dr Girish Shah est chercheur senior et chef de laboratoire du Laboratoire de recherche sur le cancer de la peau du Centre de recherche du CHUL (CHUQ) et Faculté de médecine de l'Université Laval. Il s'agit de la première étude portant sur l'évaluation systématique et la comparaison des résultats cliniques et biochimiques de déficiences en niacine. Ces résultats sont publiés dans l'édition d'octobre 2005 (Volume 100 numéro 10) de l'American Journal of Gastroenterology des éditions Blackwell.
Par son soutien à la recherche fondamentale, La Société de recherche sur le cancer travaille à améliorer la prévention et le traitement de cette maladie, avec l'espoir de découvrir, tôt ou tard, un remède aux différentes formes du cancer.