Les chansons de Vigneault.

Toujours aussi beau et triste et realiste

Refrain :
Elle ne fait peur à personne
et pas plus de bruit que son pas
Elle ouvre à tout enfant qui sonne
Mais les journeaux n'en parlent pas

Madame Adrienne c'est une infirmière qu'un chagrin d'amour exila très tôt
Ses enfants sont ceux que le malheur génère et qu'on abandonne dans les hopitaux
Ce qui fait qu'au moment de prendre sa retraite Madame Adrienne avait 7 enfants
3 petits garçons et 4 fillettes qui vivaient chez elle et l'appelaient "maman"

Refrain

Elle avait 20 ans la belle Adrienne quand son amoureux devint son amant
Leur bonheur durait depuis 6 semaines quand elle eut compris qu'elle était maman
L'honneur en ces temps voulait qu'on s'exile garder le secret et faire semblant
Qu'on avait trouver du travail en ville et qu'on reviendrait pour le jour de l'an

Refrain

Agé de 3 jours baptisé Étienne l'enfant de l'amour était adopté
On persuada la belle Adrienne qu'ainsi son secret serait bien gardé
Le sort est cruel pour la fille-mère mais avec le temps les témoisn s'en vont
elle est devenue la belle infirmière et n'a retenu qu'à peine un prénom

Refrain

Il faut vous dire ici que Madame Adrienne pour ses 80 ans tenait toujours maison
faisait son marché et faisait des neuvaines rêvant de retrouver un beau jour son garçon.
Or un matin d'hiver l'ainée des 4 filles qui vivait avec elle et la suivait partout
la trouva affaiblie et se plaignant beaucoup malgré les '"je vais bien" et "ce n'est pas la peine" Armande a décidé: J'appelle un médecin. Vint donc un homme agé au bord de la retraite qui remplacait parfois un confrère occupé il s'informe, il osculte, examine et questionne et precrit du repos. La patiente à son tour se reprend à parler de sa vie d'infirmière, puis d'un chagrin d'amour et de l'enfant perdu puis de la barbarie au masque de vertue qui bannissait l'enfant le privant de sa mère au nom d'un emorale insensible à l'amour. Je reviendrai vous voir, il revient tous les jours c'est qu'il a 60 ans et s'appelle Étienne. Il sait que sa maman s'appellait Adrienne et qu'il fut adopté. Il sait bien ou et quand

Elle dit souvent Madame Adrienne
Que les grands bonheurs ont le pas très lent
Elle aura 100 ans dans les 3 semaines et sur son passé s'est repris 20 ans
Les enfants perdu qui furent sa famille ont tous des enfants qu'elle gâte un peu
Elle a les joues roses et les yeux qui brillent et plein de projets pour chacun d'entre eux.
Elle ne fait peur à personne et pas plus de bruit que son pas elle ouvre à tout enfant qui sonne mais les journeaux n'en parle pas.

Le grand cerf-volant

Un jour je ferai mon grand cerf-volant
Un côté rouge, un côté blanc
Un jour je ferai mon grand cerf-volant
Un côté rouge, un côté blanc, un côté tendre
Un jour je ferai mon grand cerf-volant
J'y ferai monter vos cent mille enfants, ils vont m'entendre
Je les vois venir du soleil levant

Puis j'attellerai les chevaux du vent
Un cheval rouge, un cheval blanc
Puis j'attellerai les chevaux du vent
Un cheval rouge, un cheval blanc, un cheval pie
Puis j'attellerai les chevaux du vent
Puis nous irons voir tous les océans s'ils sont en vie
Si les océans sont toujours vivants

Par-dessus les bois, par-dessus les champs
Un oiseau rouge, un oiseau blanc
Par-dessus les bois, par-dessus les champs
Un oiseau rouge, un oiseau blanc, un oiseau-lyre
Par-dessus les bois, par-dessus les champs
Qui nous mènera chez le mal méchant pour le détruire
Bombe de silence et couteau d'argent

Nous mettrons le mal à feu et à sang
Un soleil rouge, un soleil blanc
Nous mettrons le mal à feu et à sang
Un soleil rouge, un soleil blanc, un soleil sombre
Nous mettrons le mal à feu et à sang
Un nuage monte, un autre descend, un jour sans ombre
Puis nous raserons la ville en passant

Quand nous reviendrons le cœur triomphant
Un côté rouge, un côté blanc
Quand nous reviendrons le cœur triomphant
Un côté rouge, un côté blanc, un côté homme
Quand nous reviendrons le cœur triomphant
Alors vous direz ce sont nos enfants, quel est cet homme
Qui les a menés loin de leurs parents

Je remonterai sur mon cerf-volant
Un matin rouge, un matin blanc
Je remonterai sur mon cerf-volant
Un matin rouge, un matin blanc, un matin blême
Je remonterai sur mon cerf-volant
Et vous laisserez vos cent mille enfants chargés d'eux-même
Pour jeter les dés dans la main du temps

Pour jeter les dés dans la main du temps

Je demeure ou l'amour loge
j'y retourne à chaque pas
Le temps n'est pas dans l'horloge
mais dans votre coeur qui bat

C'est bien un coeur qui m'appelle
Je ne sais pas depuis quand
Sa mélodie est si belle
Et son chant si éloquent

Ce coeur est-ce bien le vôtre
Qui s'accorde avec le mien
Si c'était celui d'une autre
Je ne répondrais de rien


Mais ce tamtam qu'il fredonne
c'est une musique que je connais
C'est celui de votre automne
à l'entendre je renais

Il fallait bien que je sorte
Des semaines de grands froids
Si on cogne a votre porte
Ce sera peut-être moi

Le printemps qui nous envie
Mettra ces fleurs dans vos mains
Allons rencontrer la vie
Nos coeurs sauront le chemin

Je demeure ou l'amour loge
j'y retourne à chaque pas
Le temps n'est pas dans l'horloge
mais dans votre coeur qui bat.


Gilles Vigneault

@#@ Même sans musique, les paroles sont mélodieuses, et ta présentation la rend encore plus agrèable à lire. @#@

Cette chanson parle peu de la mort mais j'en aime le style veillot et classique.
Ça évoque le temps des chevaliers et des damoiselles au grand chapeux pointus je trouve.
Comme avec un texte en vieux français, ça prend quasiment une traduction pour comprendre.

Je vais essayer de traduire en langage concret, presqu'administratif pour le fun:

Citation :

Quand vous m'aimerez, je ferez un poême. Ce sera un poême beau comme une fleur et qui dira des choses très douces.
Quand vous m'aimerez, je ferez une chanson. Les chansons sont faites aussi pour chasser l'ennui et j'attends de ressentir un peu d'ennui de votre part avant de l'écrire. L'amour réel est tout de même mieux que la littérature.
Quand vous m'aimerez, j'écrirez des livres. Ils seront très beaux et décriront un amour très tendre.
Quand vous m'aimerez, je serez tellement comblé que ça me fera peur. Ne serait-ce pas le terme de la vie si tous mes espoirs amoureux sont comblés ? Et si je me donne la mort alors que je suis heureux, qui pourra comprendre. Mais j'aime même la souffrance qui me vient de vous.
Mais, d'un autre coté, si je vous déçois, ça peut arriver qu'on se chicane. Aimez-moi donc très fort que ça n'arrive pas.

C'est beaucoup plus beau dans la première version. Sur une musique ronde à l'oreille, avec quelques violons comme dans les cours d'autrefois et un verre de vin, ça se déguste.

Saviez-vous que le pape qui vient de mourir aimait beaucoup une chanson de Gilles Vigneault. C'est cette chanson que nous les Québécois avons adopté comme une chanson qui sert un peu à toutes les sauces : anniversaires, fêtes nationales etc.

Ça s'appelle: "Gens du pays". Dans les fêtes, on change les premiers mots par le nom du fêté. Cette fois-là, les gens avaient chanté "Mon cher Jean-Paul, c'est à ton tour de te laisser parler d'amour...". Des années après dans une réunion de cardinaux, il essayait de se rappeler de la chanson et avait demandé aux cardinaux québécois présents de lui chanter.

Imaginez ! Ce gars écrit tellement bien que sa chanson a été repris dans les us et coutumes d'un peuple et que même le pape était en train de devenir addict de ses mots. Faut dire que les couplets sont aussi très beaux, très poétiques dans le style de "Quand vous mourrez de nos amours".

Denis

Quand vous mourrez de nos amours

Paroles et Musique: Gilles Vigneault 1962



Quand vous mourrez de nos amours
J'irai planter dans le jardin
Fleur à fleurir de beau matin
Moitié métal moitié papier
Pour me blesser un peu le pied
Mourez de mort très douce
Qu'une fleur pousse



Quand vous mourrez de nos amours
J'enverrai sur l'air de ce temps
Chanson chanteuse pour sept ans
Vous l'entendrez, vous l'apprendrez
Et vos lèvres m'en sauront gré
Mourez de mort très lasse
Que je la fasse



Quand vous mourrez de nos amours
J'écrirai deux livres très beaux
Qui nous serviront de tombeaux
Et m'y coucherai à mon tour
Car je mourrai le même jour
Mourez de mort très tendre
À les attendre



Quand vous mourrez de nos amours
J'irai me pendre avec la clef
Au crochet des bonheurs bâclés
Et les chemins par nous conquis
Nul ne saura jamais par qui
Mourez de mort exquise
Que je les dise



Quand vous mourrez de nos amours
Si trop peu vous reste de moi
Ne vous demandez pas pourquoi
Dans les mensonges qui suivraient
Nous ne serions ni beaux ni vrais
Mourez de mort très vive
Que je vous suive