Le risque de développer une tumeur cérébrale augmente en cas d'exposition à des pesticides, selon de premiers résultats présentés mercredi par la Fnath (accidentés de la vie) et l'Association pour la recherche sur le cancer (ARC).
«La plausibilité que les pesticides favorisent le développement de tumeurs cérébrales est suffisamment forte pour que des actions soient entreprises», a déclaré devant la presse Marcel Goldberg (Inserm), qui coordonne le pôle de recherche Areca sur l'épidémiologie des cancers professionnels créé par l'ARC.
Les travaux internationaux déjà publiés montrent une sous-mortalité due aux cancers chez les agriculteurs, excepté pour les cas de cancers du cerveau, d'où la volonté de comprendre pourquoi, a-t-il expliqué.
Le risque de développer une tumeur cérébrale est multiplié par 2,6 chez les personnes qui traitent leurs plantes d'intérieur avec des pesticides, selon l'étude conduite par Isabelle Baldi (Laboratoire santé travail environnement, Université de Bordeaux).
Selon ces travaux portant sur un échantillon limité (221 adultes domiciliés en Gironde ayant une tumeur cérébrale et 442 témoins non malades), le risque pour les agriculteurs exposés aux pesticides de développer une tumeur cérébrale s'accroît de 14 %, une augmentation non significative compte tenu de l'échantillon concerné, selon Isabelle Baldi. Pour les gliomes, un type de tumeur cérébrale, l'augmentation serait de l'ordre de 47 %.
En ne prenant en compte que les sujets les plus exposés dans le cadre d'une exposition qualifiée de globale, le risque est multiplié par 2,58 (dans une marge comprise entre 1,6 et 6) toutes tumeurs cérébrales confondues, et par 3,21 (dans une marge comprise entre 1,13 et 9,11) pour les gliomes. Les importantes marges d'incertitude sont liées à la faiblesse de l'échantillon.
Ces tendances seraient à confirmer sur des échantillons plus larges, et dans des départements non viticoles, selon la chercheuse. Pour l'association, avec le traitement des plantes d'intérieurs, il faudrait aussi, selon elle, rechercher s'il n'existe pas des facteurs de confusion non mesurés: autres produits domestiques, mode de vie, alimentation.