16% moins de mort grâce à un test pour le cancer colorectal

DÉPISTAGE PRÉCOCE

L'Ontario déclare la guerre au cancer colorectal

Presse canadienne

Toronto


Un programme de dépistage systématique du cancer colorectal sera disponible sous peu en Ontario. Ce qui fera d'ailleurs de cette province une pionnière dans ce genre d'initiative en Amérique du Nord.

C'est ce qu'a annoncé, mardi, le gouvernement de l'Ontario, par la voix de son ministre de la Santé, George Smitherman.

Une somme de 200 millions $ répartie sur cinq ans sera investie dans ce programme qui vise essentiellement à faire en sorte que les personnes âgées de 50 ans et plus, qui sont les plus à risque de contracter la maladie, soient examinées tous les deux ans.







Le ministre espère qu'éventuellement 100 pour cent des 50 ans et plus seront examinés alors que seulement 10 à 15 pour cent le sont actuellement.

La direction de l'Association canadienne des agences provinciales du cancer a signifié que d'autres provinces canadiennes suivraient sous peu l'initiative.

Le cancer colorectal est l'un des cancers pouvant être soignés assez facilement, s'il est détecté à un stade peu avancé. Mais ce cancer n'affiche que peu de symptômes, le rendant donc difficile à détecter.

Mais lorsque la maladie se répand dans le corps humain, les chances de guérison s'amenuisent, estime le Dr Steven Gallinger, un chercheur et chirurgien à l'hôpital Mount Sinai de Toronto, qui dit rencontrer souvent des patients qui en sont rendus au stade 4 de la maladie, soit le niveau le plus avancé de ce cancer. «La majorité d'entre eux ne pourront être traités; ils en mourront donc», déclare le spécialiste qui a participé au développement de ce programme.

Mise à jour le mardi 23 janvier 2007, 15 h 28 .

L'Ontario investit 193,5 millions de dollars en cinq ans dans un vaste programme de dépistage du cancer du côlon destiné aux hommes de 50 ans et plus.

Le nouveau programme du ministère de la Santé propose un test simple, que les patients apportent chez eux pour faire leurs propres prélèvements de selles. Ils peuvent ensuite poster le test dans une simple enveloppe. L'échantillon sera ensuite analysé dans un laboratoire. Les résultats, centralisés dans un registre provincial, seront ensuite transmis au médecin traitant. Les patients atteints subiront alors une coloscopie, puis, éventuellement, une opération.

Coloscopie

Chaque année, plus de 8000 Canadiens meurent d'un cancer colono-rectal. Le président d'Action cancer Ontario, Terrence Sullivan, indique que 90 % des personnes diagnostiquées à un stade précoce, souvent avant l'apparition de symptômes, survivent.

Unique au Canada, le programme s'inspire d'initiatives semblables en Europe et en Australie, qui ont permis de réduire le nombre de décès dus au cancer colono-rectal de 16 %.

Le ministère prévoit de l'argent supplémentaire pour les hôpitaux qui pratiqueront plus de coloscopies et des incitatifs financiers pour les omnipraticiens qui encourageront leurs patients à passer le test.

Signes et symptômes du cancer colono-rectal selon la Société canadienne du cancer
présence de sang sur ou dans les selles (de couleur très foncée ou rouge vif)
selles inhabituelles (diarrhée, constipation ou les deux, en alternance) durant une période prolongée et sans cause apparente
selles plus étroites qu'à l'habitude
malaises gastriques divers (ballonnements, sensation de plénitude ou crampes)
douleurs fréquentes causées par les gaz
besoin pressant et permanent de vider les intestins, mais peu de matières fécales
sensation d'évacuation incomplète
perte de poids
anémie - habituellement à la suite des saignements au niveau de l'intestin
douleur diffuse et sourde ou pression qui peut s'étendre jusqu'au dos
nausées ou indigestions