mise à jourjuillet 2014
La mise sur le marché d'un traitement expérimental pour soigner le cancer de la moelle osseuse pourrait être accélérée.
Après avoir constaté que 89% des patients atteints d'une leucémie avaient vu leur cancer disparaître grâce à ce traitement expérimental, les régulateurs américains ont décidé d'accélérer la procédure d'autorisation de mise sur le marché.
Il s'agit d'une immunothérapie personnalisée, connue sous le nom de CTL 019 et qui a été développée par l'Université de Pennsylvanie (Etats-Unis). C'est la première immunothérapie contre le cancer à recevoir cette désignation d'avancée majeure. Elle est en effet qualifiée de "percée" par l'Agence Fédérale des Médicaments (FDA) et va donc bénéficier d'une procédure accélérée d'examen de la part de l'Agence ainsi que d'une attention particulière dans sa mise sur le marché.
"D'immenses espoirs"
Le traitement consiste à extraire des cellules immunitaires du patient pour les lui reprogrammer génétiquement afin qu'elles ciblent ses cellules cancéreuses qui produisent une protéine appelée CD 19. Les cellules immunitaires reprogrammées sont ensuite réinjectées dans l'organisme du patient, où elles se multiplient et attaquent directement le cancer.
"Nos premiers résultats laissent apparaître d'immenses espoirs pour un groupe désespéré de patients, dont beaucoup ont été en mesure de retrouver une vie normale à l'école ou au travail après avoir reçu cette nouvelle immunothérapie personnalisée", a indiqué le chef de l'équipe de recherche de l'Université de Pennsylvanie, Carl June. L'an dernier, sur 27 patients (22 enfants et cinq enfants) atteints de leucémie aigüe lymphoblastique, 89% ont vu leur cancer disparaître. Le premier adulte à avoir reçu ce traitement est en rémission depuis un an, la première enfant à l'avoir reçu a fêté en mai ses deux ans de rémission.
Des résultats qui ouvrent la porte au développement et à l'autorisation d'autres tests avec cette thérapie, afin de traiter plusieurs sortes de cancers. Pour ce faire, l'université s'est alliée en 2012 avec l'entreprise pharmaceutique Novartis.
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Nouvel espoir contre la leucémie
Isabelle Burgun, le 4 août 2014, 10h49
(Agence Science-Presse) Première cause de décès chez les jeunes adultes, le cancer des cellules de la moelle osseuse tue la majorité des personnes qui en sont atteintes. Jusqu'à maintenant, le traitement par chimiothérapie n'a pas atteint les résultats escomptés. Mais une découverte réalisée à Montréal pourrait changer la donne.
«La résistance aux médicaments, utilisés lors de la chimiothérapie, peut survenir chez certains patients dès le début du traitement», explique Katherine Borden, titulaire de la Chaire canadienne de recherche en biologie moléculaire du noyau cellulaire. En surmontant cette résistance, la lutte contre la leucémie myéloblastique aiguë (LAM), ce cancer très agressif, deviendrait plus efficace, croit-elle.
La chercheuse à l’Institut pour la recherche en immunologie et cancer de l’Université de Montréal et son étudiante, Hiba Zahreddine, ont en effet découvert un mécanisme de modification chimique présent dans les cellules et induit par un gène (Gli1). L’hyperactivité de ce gène diminuerait la toxicité des médicaments destinés à lutter contre les cellules cancéreuses.
Mettant à nu ce mécanisme de résistance, les chercheuses ont développé une nouvelle approche destinée à renverser le processus. En administrant le Vismodegib, un médicament testé pour les cancers de la peau, le gène Gli1 se retrouverait inhibé et stopperait ainsi la modification chimique liée au traitement. Et les cellules répondraient à nouveau au médicament.
La piste génétique de lutte contre la leucémie s‘avère prometteuse. En février dernier, des chercheurs de l’Institut pour la recherche en immunologie et cancer de l’Université de Montréal ont mis à jour le régulateur-clé (Brg1) des cellules souches leucémiques. En inhibant ce gène, le cancer serait donc stoppé à la source.
Autre espoir, celui des greffes de cellules souches et l’allogreffe d’intensité réduite. Cette méthode encore expérimentale vise particulièrement les personnes âgées et celles plus sensibles à la chimiothérapie.
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article de 2010
Étude prometteuse dans le traitement de la leucémie lymphoïde chronique
Des résultats d’études encourageants ont été publiés récemment dans le New England Journal of Medicine et le Science Translational Medicine. Ils portaient sur le travail du médecin Carl June, de l’école de médecine de l’Université de Pennsylvanie, et de son équipe qui ont étudié un nouveau traitement pour la leucémie lymphoïde chronique (LLC). La LLC est le type de leucémie le plus répandu au Canada et elle touche surtout les adultes de 60 ans et plus. Ce cancer se développe quand les leucocytes de type lymphocytes B se reproduisent de manière incontrôlée. Pour cette étude, les chercheurs ont utilisé un autre type de leucocytes faisant partie du système immunitaire, un lymphocyte T, et ils l’ont modifié de manière à ce qu’il traque les cellules cancéreuses et les détruise. Les cellules T ont été prélevées chez les patients eux-mêmes, modifiées, puis réinjectées au patient, dans l’organisme duquel elles se sont multipliées et ont combattu la leucémie. Bien que les résultats de l’étude soient jusqu’à présent des plus enthousiasmants, celle-ci en est encore aux tout premiers stades. Le traitement devra être testé sur un vaste échantillon de sujets et pendant une plus longue période afin de voir si la rémission perdure ou si le traitement ne dure que pour un certain temps. L’équipe de recherche va également tenter de voir si elle peut obtenir des résultats similaires avec d’autres types de leucémie. Ce traitement potentiel est également étudié pour d’autres types de cancer comme celui des ovaires, de la prostate et du cerveau.