Le test ADN du papillomavirus très efficace pour dépister le cancer utérin
Agence France-Presse
Washington
Le test ADN du papillomavirus (VPH) est beaucoup plus efficace que celui traditionnel de Papanicolaou (Pap) pour dépister le cancer du col de l'utérus, selon les résultats d'une vaste étude épidémiologique canadienne publiée mercredi aux États-Unis.
La première phase de l'essai clinique canadien (Canadian Cervical Cancer Screening Trial) dirigé par le Dr Eduardo Franco, directeur de la Division d'épidémiologie du cancer de la Faculté de médecine de l'Université McGill, a conclu que le test ADN des VPH permettait de détecter 94,6% des lésions précancéreuses sans générer de faux résultats comparativement à 55,4 % pour le test de Pap.
Cette étude paraît dans The New England Journal of Medicine daté du 18 octobre.
Cet essai clinique de phase 1 a été conduit auprès de 10 154 femmes âgées de 30 à 69 ans à Montréal (Québec) et à Saint-Jean (Terre-Neuve) de 2002 à 2005.
L'étude a été financée par une subvention des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).
«Nous savions avant d'effectuer cette étude que la sensibilité du test de Pap souffrait de faiblesse», souligne le Dr Franco.
Le test Pap, mis au point par le Dr Georgios Papanicolaou dans les années 1940, est standard depuis les 50 dernières années pour détecter le cancer du col de l'utérus.
Il s'agit de chercher au microscope des anomalies dans des échantillons de cellules prélevées sur le col de l'utérus.
Le test ADN des souches de VPH responsables de la grande majorité des cancers utérins nécessite aussi des prélèvements d'échantillons mais le processus d'analyse est automatisé.
Les femmes qui se font vacciner devront quand même subir les tests de dépistage car les vaccins offerts actuellement permettent de prévenir seulement 70% de tous les cancers utérins. De plus, ces vaccins sont principalement destinés aux très jeunes femmes.
Le test de dépistage du VPH pourrait aussi être idéal pour les femmes vaccinées pour vérifier ultérieurement la protection du vaccin, souligne le Dr Franco.