J'ose venir mettre un coup de coeur du printemps...
Je pense que j'aurais aimé être travailleur de rue.
J'ai jasé longtemps avec un jeune, qui vendait la Galère (même chose que L'itinérant a Montréal) il était tellement gentil avec son petit anneau dans le nez, ses piercings et tatoos, ses rastas.
On s'est assis sur le trottoir et on a parlé pas mal.
Le regard haineux de certains passants me faisait de la peine a voir. Cette sorte de mépris ou d'ignorance feinte...on ne sait pas par quel chemin de vie ils sont passés ces jeunes pour en arriver a vivre dans la rue.
Aujourd'hui ils avaient tendus des cordes a linge le long de la rue avec des poésies. Ils étaient là et surveillaient leur bout de poème. J'en ai noté un avec la permission du jeune. Il me faisait mal aux tripes.
"C'est un matin comme les autres
C'est un matin pour les autres
Mon coq refuse de chanter
Ou n'en peut plus de le faire
Accroché a ses rêves
C'est une nuitte comme les autres
Une nuitte pour tous les autres
Éternellement absente, ne côtoyant pas mon sommeil dépareillé
Je bûche et trébuche dans mon décompte de moutonneries laineuses
C'est la nuit de l'insomnie, le ciel est banal, les anges font mal."