16-07-2015 | 10h52
Une étude de l'Université de Lund, en Suède, démontre que les femmes ayant de faibles niveaux d'enképhaline ont un risque accru de contracter un cancer du sein. Cette découverte devrait permettre aux médecins de mettre en place un nouveau test de dépistage précoce de la maladie.
L'étude, menée par le professeur Olle Melander, a cherché à établir le lien entre la concentration d'enképhaline, une hormone antidouleur possédant également des propriétés anxiolytiques, et le risque de développer un cancer du sein.
Les résultats, publiés dans le Journal of Clinical Oncology sont sans appel. Chez les femmes qui possédaient les plus faibles niveaux de l'hormone, le risque de cancer du sein était trois fois supérieur à celles des femmes ayant les taux les plus hauts.
Les chercheurs se sont basés sur des échantillons de sang prélevés sur 1929 femmes à Malmö. Elles ont été suivies, pour le cancer du sein, sur une période moyenne de 15 ans. Les résultats ont été ajustés pour l'âge, la ménopause, le traitement hormonal, le tabagisme et d'autres facteurs pouvant influer sur le risque de contracter la maladie.
«Ces travaux mettent en évidence une corrélation statistique entre les faibles concentrations d'enképhaline dans le sang et un risque accru de cancer du sein», expliquent les chercheurs. D'autres études confirment ces résultats.
D'autres études le confirment
Pour vérifier ces conclusions, les scientifiques ont comparé ces résultats avec ceux d'une autre étude ultérieure d'un groupe de 1569 femmes également de Malmö d'un âge moyen légèrement supérieur (70 ans). Dans ce groupe, le lien entre faibles niveaux de l'hormone et risque de développer un cancer du sein a été encore plus significatif. D'autres études, notamment sur des animaux, ont donné des résultats similaires.
Par ailleurs, ces travaux ont démontré que l'enképhaline peut renforcer l'activité du système immunitaire contre les cellules cancéreuses et avoir un effet d'inhibition sur les cellules tumorales.
Ces résultats sont source de grands espoirs pour les chercheurs. Ils espèrent ainsi mettre rapidement en pratique un système de dépistage précoce du cancer du sein par dosage de l'enképhaline.
Il s'agit d'une nouvelle importante dans un contexte troublé où plusieurs études, dont deux parues la semaine dernière aux États-Unis et en Grande-Bretagne, remettent en cause l'intérêt de la mammographie.