La vitamine D provient d'une part de notre peau, l'exposition aux rayons solaires permettant d'en synthétiser, et d'autre part de l'alimentation. Les carences en vitamine D sont courantes. Pourtant, de plus en plus de d'études suggèrent que cette vitamine réduit les risques de souffrir d'un certain nombre de cancers.
Edward Giovannucci et ses collègues de l'Ecole de santé publique de Harvard (Boston, Massachusetts) ont voulu en savoir plus sur les propriétés anti-cancéreuses de cette vitamine. Pour quantifier son effet, ils ont d'abord étudié les facteurs qui déterminent les taux de vitamine D sanguins. Pour cela, ils ont analysé l'impact de l'alimentation, des suppléments de vitamine D, de la pigmentation de la peau, de la graisse corporelle, du lieu de résidence et de l'activité physique sur les taux sanguins de vitamine D de 1000 hommes.
Puis, Giovannucci et son équipe ont utilisé les données de la fameuse cohorte des professionnels de santé. 51529 hommes y sont suivis depuis 1986 dans le cadre de recherches sur la prévention des maladies chroniques. Ils ont ainsi analysé les taux de vitamine D sanguin de 47800 hommes. Sur la période 1986 à 2000, 4286 cas de cancer et 2025 décès ont été relevés.
Ces données ont permis aux scientifiques de constater qu'une augmentation de 25 nanomoles de vitamine D par litre de sang est associée à une réduction de 17% du nombre de cas de cancer ainsi qu'à une diminution de près d'un tiers du nombre de décès. Pour les cancers du système digestif, elle est associée à une réduction de 45 % du nombre de décès.
Par ailleurs, les hommes présentant les taux de vitamine D le plus bas ont un taux de cancer de 758 pour 100.000 personnes alors qu'il est de 674 pour 100.000 pour ceux dont les taux sont les plus élevés. En ce qui concerne les taux de mortalité par cancer, ils sont respectivement de 326 et 277 pour 100.000. Pour le cancer du système digestif, ces taux sont de 128 et 78 pour 100.000.
Ces résultats renforcent l'idée que le manque de vitamine D joue un rôle important dans le développement de nombreux cancers. L'hypothèse émise par plusieurs épidémiologistes selon laquelle le soleil pourrait réduire l'évolution des cancers est ainsi renforcée. Reste à savoir par quels mécanismes cellulaire et moléculaire cette vitamine agit...