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 Un petit coup d'espoir.

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Denis
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Denis


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Un petit coup d'espoir. Empty
MessageSujet: Un petit coup d'espoir.   Un petit coup d'espoir. Icon_minitimeJeu 15 Juin 2006 - 17:01

Andrew C. von Eschenbach
Publié le: juillet 2004

Supprimer la souffrance et la mortalité liées au cancer n’est pas seulement à notre portée aujourd’hui, mais constitue désormais l’objectif que s’est fixé le National Cancer Institute aux États-Unis.

Une ère nouvelle s’est ouverte dans la lutte contre le cancer. Depuis la loi fédérale de 1971 sur le cancer, les États-Unis ont fait de la lutte contre le cancer une priorité nationale. Les avancées considérables de la recherche ont permis de comprendre que le cancer, autrefois considéré comme un ennemi invincible et impénétrable, est un processus pathologique dont les mécanismes peuvent être élucidés et maîtrisés.

Conscient de ces progrès et des perspectives nouvelles, j’ai proposé à l’ensemble de nos cancérologues de relever un défi : celui de ne plus faire du cancer une cause de souffrance et de décès dans notre pays d’ici 2015. S’il paraît difficile d’éradiquer le cancer, tout au moins pouvons-nous en éluder l’issue tragique en accélérant les progrès en matière de prévention, de dépistage et de traitement de la maladie.

Grâce à l’amélioration constante de nos connaissances sur les aberrations génétiques, moléculaires et cellulaires liées à l’apparition et la progression du cancer, nous découvrons des cibles qui nous permettent de concevoir des interventions intégrées personnalisées reposant sur des mécanismes précis. Les succès qu’a récemment remporté l’utilisation de l’inhibiteur spécifique de la kinase pour le traitement des leucémies lymphocytaires chroniques (LLC) et des tumeurs stromales gastro-intestinales (GIST) ne constituent que le premier épisode d’une aventure au rythme haletant.

La Food and Drug Administration (FDA) a déjà autorisé la mise sur le marché de plusieurs inhibiteurs, à savoir l’Avastin, le Velcade et l’Erbitux, qui bloquent respectivement l’angiogenèse, le protéosome et le récepteur du facteur de croissance épidermique. Bien d’autres batailles devraient être remportées, avec à la clé la perspective d’une nette baisse du nombre de victimes du cancer. Ainsi, il suffirait de comprendre le développement des métastases et les interactions entre la cellule cancéreuse, son micro-environnement et son hôte pour que des millions de vies soient sauvées.

La découverte des origines du cancer nous a permis d’appréhender l’extrême complexité du processus de la maladie. Nous vivons aujourd’hui une période fantastique où nos connaissances s’accumulent et se combinent à une vitesse vertigineuse. Pour gérer ces activités scientifiques et cliniques, la stratégie que nous avons adoptée consiste à bâtir un continuum fondé sur la découverte, le développement et la diffusion, puis à en assurer l’intégration et l’enrichissement. L’accélération des découvertes sera à l’origine de nouvelles informations d’ordre génétique et cellulaire, mais aussi individuel et démographique, qui susciteront le développement de nouvelles thérapies à la fois ciblées, spécifiques et individualisées. En outre, nous élaborerons des méthodes plus spécifiques de détection et de pronostic du comportement de la maladie fondées sur les signatures génomiques et protéomiques des différents types de tumeur. Les appareils de diagnostic ne se contenteront plus de détecter la présence physique de la maladie, mais ils « visualiseront » désormais la biologie moléculaire.

Si nous voulons atteindre notre objectif, il nous faut être en mesure d’offrir ces nouveaux types de traitement. Il ne s’agira plus de pratiquer purement et simplement une intervention, mais d’en suivre et d’en moduler les effets biologiques en temps réel. Au lieu d’observer la diminution de la tumeur sur une radiographique pulmonaire trois mois après le traitement, on utilisera pour la visualiser des techniques telles que la tomographie d’émission par positron couplée au scanner et des isotopes à courte durée de vie, qui sont capables de déceler les altérations de l’expression des gènes, de marquer les voies métaboliques à suivre et de créer les moyens d’appliquer des thérapies ciblées, précises et individualisées. De vastes projets de recherche coopérative rassembleront divers groupes d’experts afin de mettre leurs idées en commun et de définir des stratégies innovantes. Des plateformes de bioinformatique avancée, comme le réseau cancer Biomedical Informatics Grid (caBIG), travailleront ensemble au service des spécialistes en biomédicale.

De nouvelles technologies, comme les nanotechnologies, viendront compléter la recherche génomique et protéomique et nous permettront de multiplier nos actes de prévention, de dépistage et de traitement du cancer (Voir la section Banque de données). Comme l’apparition du processus précancéreux ou de transformation maligne sera détectée au niveau moléculaire, bien avant qu’une tumeur puisse être décelée anatomiquement, les méthodes d’élimination employées pourront être moins radicales. Les progrès cliniques réalisés en biologie du cancer complèteront et stimuleront la recherche in vitro et in silico, et la boucle sera ainsi bouclée. Demain, les patients seront informés de leur degré de prédisposition au cancer et de l’hygiène de vie à adopter pour rester en bonne santé. Ils choisiront également avec leur médecin les moyens personnalisés pour assurer avec succès leur prévention.

Pour atteindre en 2015 le but que nous nous sommes fixé, il nous faut agir dès à présent pour ouvrir des perspectives stratégiques. L’axe de travail épidémiologie moléculaire et interactions gène/environnement nous aidera à cerner les populations à risque. Nous devons privilégier la biologie intégrative pour établir une approche systémique et comprendre le processus cancéreux. Enfin, un système intégré d’essais cliniques se référant à une grille bioinformatique commune permettra de tester et de valider rapidement les nouvelles stratégies de dépistage précoce, de prévention et de pronostic du cancer.

Autrement dit, le nouveau paradigme de la recherche, à savoir découvertes scientifiques, développement rapide d’interventions efficaces et diffusion de celles-ci à toutes les populations, repose sur plusieurs facteurs : l’interdisciplinarité, un dispositif tactique multidimensionnel intégré, l’application immédiate des nouvelles technologies, le partage des informations, et une étroite coopération avec les systèmes de soins de santé.

La dynamique de progrès dont dépendent le succès de cette initiative et sa diffusion repose sur un élément déterminant : l’application et le développement de technologies innovantes. Qu’il s’agisse de génomique, de protéomique, d’imagerie moléculaire, de bioinformatique, de nanotechnologies ou d’autres technologies avancées, la mise au point d’outils est primordiale. Le NCI poursuivra le continuum découverte-développement-diffusion par le lancement d’un Plan national pour les technologies biomédicales avancées de lutte contre le cancer. Son objectif sera de mobiliser les centres universitaires de recherche et de traitement du cancer, ainsi que les centres de développement technologique afin de mettre au point et d’appliquer des outils pratiques indispensables leur permettant de mener à bien leur mission.

La loi fédérale de 1971 sur le cancer a lancé ce processus, et nous pouvons et nous nous devons de respecter notre promesse. Le cancer ne concerne pas uniquement notre pays, mais le monde entier. Nous avons le privilège d’assumer notre part de cette tâche et de partager avec tous les pays l’opportunité de faire en sorte que le cancer ne soit plus une maladie mortelle, mais plutôt une maladie avec laquelle on vit. Cette dynamique, nous devons l’entretenir et nous nous y emploierons. Nous le devons à tous ceux qui seront touchés par le cancer au cours de leur vie.

© L’Observateur de l’OCDE, N°243, Mai 2004
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