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La génération Passe-Partout : les 25-35 ans
Repenser le modèle québécois
Daphnée Dion-Viens
Le Soleil
Ras-le-bol du modèle québécois, soif d'une plus grande liberté et de responsabilisation individuelle : sur le plan politique, la génération des 25-35 ans de Québec affiche haut et fort son penchant conservateur, sans tomber toutefois dans le moralisme. Portrait d'une génération pragmatique et réaliste.
« Laissez-nous nous organiser nous-mêmes ! » Qu'ils s'appellent Hugo, Catherine, Martin ou Andréanne, le discours est sensiblement le même : ils sont pour la diminution de la taille de l'État, la participation du privé en santé, les réductions d'impôts et le ménage dans les programmes sociaux. « J'ai fini par me débrouiller dans la vie, alors que les autres se débrouillent aussi ! » ajoutent même certains.
Les propos des jeunes rencontrés sont venus appuyer les principales conclusions du sondage CROP-LE SOLEIL réalisé auprès de 301 jeunes de la région métropolitaine de Québec, dont nous vous livrons les résultats au fil de nos pages aujourd'hui.
Lorsqu'on leur demande s'ils seraient d'accord pour cesser de verser des prestations d'aide sociale après une période de deux ans, les 25-35 ans interrogés répondent oui, à 56 %. Ils sont 46 % à penser que le gouvernement fait plus de tort que de bien et appuient l'ADQ à 40 % alors que dans le reste de la province ce parti récolte 29 % des intentions de vote auprès des 25-35 ans, selon un sondage CROP réalisé en juin.
« C'est une génération aux valeurs assez conservatrices, mais cette tendance est encore plus marquée dans la région », constate Madeleine Gauthier, responsable de l'Observatoire Jeunes et Société à l'Institut national de recherche scientifique (INRS). Simon Langlois, professeur à l'Université Laval, observe quant à lui une « montée de la nouvelle droite » chez les 25-35 ans, que certains appellent aussi la « génération Dumont » (faisant évidemment référence au chef de l'ADQ).