Voici une poésie trouvée sur le net qui nous dépeint cette "solitude" de façon si réaliste ! Les mots nous glacent mais nous décrivent si bien cet état cruel de solitude !
La solitude
La solitude, c'est…
Une blessure faite à la vie parce qu'elle est blessure et souffrance d'une vie
Un ici qui est toujours ailleurs, autrement dit nulle part
Un maintenant qui est toujours plus tard, une autre fois, c'est-à-dire jamais
Une prison dans les barreaux sont l'absence de l'autre
Une main désespérément tendue à travers la froidure d'une nuit sans lendemain
Et qui reste tragiquement ballante
Comme un pantin désarticulé
Ou bien
Que l'on retire
De cette étreinte du vide
Broyée, écrasée, meurtrie
Par celles/ceux qui ne s'en étaient saisis
Que pour mieux s'en servir
Et la rejeter leur besoin satisfait
Le silence comme seul écho aux cris que l'on lance
Et qui restent muets
Parce nul mot ne peut dire l'indicible
Une larme qui sèche au coin d'un œil aveuglé de ne plus voir
Une gare fantôme où l'on attend sur un quai vide un train qui ne viendra jamais
Parce qu'il n'est jamais parti
Le mal-être de trouver tant de sens dans la vie
Et de ne plus en trouver
Ou du moins en ressentir
Dans sa propre vie
Une page qui reste blanche parce qu'elle porte le deuil d'une histoire à inventer
Un puits sans fond
Dans lequel on a été jeté
Après avoir été expulsé de la mémoire des autres
Un chemin que l'on suit
En se demandant bien pourquoi
Et cette terrible envie qui colle au ventre
De s'arrêter
Là
Au bord de ce chemin sans fin
Pour regarder passer le temps
Pour s'écouter mourir de ce que l'on ne sait pas/plus être
La solitude c'est encore
Une plage qui n'est pas une plage mais un désert
Puisque la mer s'en est allée vers d'autres rives
Un champ qui n'est que de ruines
Et dont les seules moissons sont ceux de la peine
De l'amertume
De la colère
De la révolte
C'est un drapeau que l'on brandit sur une barricade
Qui n'est pas à défendre
Puisque personne ne veut la prendre
C'est une vie
Qui
Comme une cigarette
Doit être jetée avant la fin
Pour ne pas se brûler les doigts
C'est un cercueil éventré
Jeté aux milieux d'immondices
Et qui reste vide
Lui aussi
Car pour mourir
L'un a encore besoin de l'autre
C'est une vie qui n'est pas la vie
Une mort qui n'est pas la mort
C'est une attente
Attente de la vie
Attente de la mort
C'est l'ivresse des illusions
De ces illusions qui bercent l'intelligence
De la naïveté de croire aux beaux mots que disent les autres
Pour mieux vous abuser
Pour mieux vous détruire
Pour mieux vous anéantir
Pour mieux vous aliéner de votre seule richesse
Votre humaine individualité
Ces mots qui sonnent
Amitié
Loyauté
Amour
Partage
Générosité
Honnêteté
Franchise
Bref tous ces leurres qu'on agitent sous vos yeux
Dans le creux de votre cœur
Pour que la raison endormie
Vous ne soyez même plus victime de qui/que ce soit
N'étant plus
Rien
La solitude c'est aussi
Le rêve qui prend le pas sur le réel
Et qui vous affuble des oripeaux grotesques d'un Don Quichotte
Sans horizon
Ni même le moindre moulin à combattre
Et
Bien sûr
Sans aucune Dulcinée
C'est une vigne qui ne donne plus de vin
Mais du sang
Celui de votre vie
Qui vous fuit
C'est un cœur
Qui ne cesse de battre la démesure d'un temps qui n'en finit pas de s'étirer
C'est un murmure qui hante les couloirs de la mémoire
Un murmure dont on ne sait plus s'il est question ou réponse
Tant
Inlassablement répété
Il n'est plus son
Mais bruit
Bruit d'une fureur
D'une fureur qui n'est pas celle de la vie
Mais de la mort
Cette mort
Que l'on attend
Que l'on guette
Que l'on appelle
Que l'on espère
Que l'on veut souvent précipiter
Puisqu'elle est la seule rencontre
Que l'on puisse faire
Dans
La
SOLITUDE