Le cancer de la peau change de classe sociale
Mathieu Perreault
La Presse
Le cancer de la peau est sur le point de changer de classe sociale. Depuis quelques décennies, il frappe davantage les riches, ceux qui ont les moyens de prendre de longues vacances l'été et de partir au soleil l'hiver. Mais les progrès de la prévention changent la donne, parce que les familles aisées suivent plus volontiers les recommandations quant à la crème solaire et au dépistage précoce.
«Plus le revenu est bas, moins il y a de prévention avec la crème solaire et les chapeaux, et moins il y a de dépistage précoce», affirme en entrevue le dermatologue new-yorkais Darrell Ragel, le porte-parole de l'Association américaine de dermatologie. «La prévalence du cancer de la peau augmente dans toutes les couches de la population, alors qu'avant les familles à faible revenu étaient moins touchées. C'était l'un des seuls cancers qui touchaient davantage les riches que les pauvres, qui sont en général plus touchés par la maladie.»
Une étude britannique de 1999 montrait que la prévalence du cancer de la peau allait de 4 par 100 000 habitants chez les pauvres (have nots), à 10 par 100 000 habitants chez les riches (affluent achievers). Une autre étude a constaté que les victimes du cancer de la peau sont plus susceptibles que la moyenne d'avoir passé des vacances en Méditerranée. Mais en 2000, le ministère britannique de la Santé notait que certains chercheurs annonçaient qu'ils verraient bientôt les effets de la prévention, qui a commencé dans les années 80, sous la forme d'une stabilisation de la prévalence du cancer de la peau chez les riches, alors qu'elle augmente chez les pauvres.
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