La tomate violette pourrait bien s’avérer une arme redoutable contre le cancer. C’est ce que pensent en effet des scientifiques britanniques qui viennent tout juste de livrer dans Nature Biotechnology, les secrets de cette solanacée créée par combinaison génétique de deux facteurs de transcription issus du muflier.
Il n’y aurait pas que la couleur de cette tomate transgénique qui serait surprenante. Son taux d’anthocyanes le serait tout autant, puisque ces pigments naturels qui lui donnent cette couleur et qui sont aussi présents en grande quantité dans les mûres ou les canneberges sont connus pour leur pouvoir antioxydant.
«La plupart des gens ne mangent pas cinq portions de fruits et de légumes par jour, mais ils peuvent tirer plus de bénéfices de ceux qu’ils consomment si les fruits et les légumes qui peuvent être développés [génétiquement] sont plus riches en composés bioactifs», a déclaré par communiqué le professeur Martin de Cathie du John Innes Center de Norwich.
Les anthocyanes
Les tomates violettes regorgent d’anthocyanes. Des études ont prouvé que ceux-ci offrent une protection contre certains cancers, maladies cardiovasculaires ou maladies dégénératives liées à l'âge. Il est également prouvé que les anthocyanes sont anti-inflammatoires, qu’ils sont bons pour l'acuité visuelle et qu’ils entravent l'obésité et le diabète.
Dans leur étude, les scientifiques ont vérifié si des niveaux élevés d’anthocyanes avaient eu un effet sur la santé. Dans un essai pilote, ils ont soumis un groupe de souris qui avaient le cancer à un régime alimentaire contenant des tomates violettes et l’autre groupe de souris, des tomates rouges. Les tomates rouges contiennent déjà des niveaux élevés de lycopène, lui aussi un antioxydant reconnu. Les tomates transformées en ketchup par exemple ou les tomates cuites dans un peu d'huile libèrent le lycopène des cellules des tomates.
Les scientifiques de Norwich ont observé que les souris qui avaient eu accès à des tomates violettes ont vécu plus longtemps (182 jours) que celles qui n’avaient reçu que des tomates rouges (142 jours).
«C'est l'un des premiers exemples de génie métabolique qui offre la possibilité de promouvoir la santé par l'alimentation en réduisant l'impact de la maladie chronique», a souligné le professeur Cathie dans le communiqué du John Innes Center.